Terrorisme : de nombreux enfants victimes du conflit contre Boko Haram

12-04-2017 14:58

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Un rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) rendu public le mercredi 12 avril, déplore l’augmentation du nombre d’enfants utilisés par le groupe terroriste Boko Haram dans des attaques kamikazes, notamment dans la région du lac Tchad.

« Le nombre d’enfants utilisés dans des attaques-suicides dans le conflit du lac Tchad s’élève à 27 au premier trimestre 2017, contre neuf à la même période l’an dernier (…). C’est la pire utilisation possible des enfants dans les conflits », déplore Marie-Pierre Poirier, directrice de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.

De 2014 jusqu’à ce jour, l’on estime à 117 le nombre d’enfants qui ont été utilisés pour commettre des attentats à la bombe au Nigéria, Niger,  Tchad et Cameroun. Hormis les enfants, des jeunes adolescents, mais aussi des femmes portant des nouveau-nés, se sont fait exploser sur ordre de Boko Haram.

Le gouvernement nigérian a annoncé lundi avoir libéré 600 personnes, dont 200 enfants, un geste d’espoir salué par les humanitaires qui encouragent une meilleure réintégration des villageois qui ont vécu sous le joug des combattants de Boko Haram.   

Le rapport de l’Unicef rendu public au moment où le Nigéria se prépare à commémorer le 3e anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok, s’inquiète, par ailleurs, du nombre d’enfants détenus par les armées des quatre pays de la région du lac Tchad (Nigéria, Niger, Tchad, Cameroun). « En 2016, près de 1500 enfants étaient sous détention administrative », relève le texte. Amnesty International avait déjà tiré la sonnette d’alarme l’année dernière sur ces conditions de détention « horribles ».

En avril 2014, environ deux cents jeunes filles avaient été enlevées par le groupe djihadiste, soulevant une vague d’indignations à travers le monde. Les kidnappings en masse d’enfants, de femmes et d’hommes, dans les villages attaqués par le groupe islamiste sont particulièrement fréquents. Toutes ces personnes sont ensuite forcées à combattre aux côtés des insurgés.

Au Nigéria, depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari, le groupe djihadiste est déjà largement affaibli. Quant à l’ensemble du lac Tchad, il reste encore très instable alors que le conflit avec Boko Haram a déjà fait plus de 20 000 morts depuis 2009 et 2,6 millions de déplacés.  

  

Nestor N'Gampoula

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