Terrorisme : l’Afrique est devenue un incubateur pour les groupes extrémistes

Mercredi 29 Janvier 2014 - 18:45

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C'est ce que le chef du renseignement américain, James Clapper, a affirmé le 29 décembre dans son témoignage destiné aux sénateurs de la commission en charge des questions de renseignement de son pays, que le continent africain était depuis quelque temps devenu un incubateur des islamistes qui y mènent des attaques de plus en plus meurtrières

« Les gouvernements de la région du Sahel, particulièrement le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie, courent le risque d’attaques terroristes, essentiellement en représailles à leur soutien à l’intervention militaire française au Mali en janvier 2013 », a relevé le chef du renseignement des États-Unis. Pour James Clapper, la menace posée par ces groupes à l’endroit des jeunes de la région est alimentée par plusieurs autres problèmes dont leurs frustrations et celle des groupes ethniques marginalisés qui ne cessent de faire face aux manques de services publics, aux faibles opportunités d’emploi et aux mauvaises conditions de vie. Le responsable américain souligne par ailleurs qu’au Sahel, les moyens limités des gouvernements, la corruption et les trafics sapent la capacité des pays de la zone à absorber l’aide internationale et à améliorer la stabilité et la sécurité, qui permettraient de limiter la liberté de mouvement des terroristes.

Sachant que leurs pays partagent la même analyse des menaces terroristes dans la région, les autorités françaises et américaines ont d’ores et déjà décidé de renforcer leur coopération pour lutter efficacement contre les djihadistes évoluant dans cette zone. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dont le pays vient de réorganiser sa présence au Sahel autour de trois pays (Mali, Niger et Tchad), a partagé en fin de semaine dernière la vision de la France à ce sujet avec son homologue américain Chuck Hagel. Les deux parties ont exprimé leur souhait de voir la coopération bilatérale s’étendre dans le domaine opérationnel, mais aussi dans la formation des armées africaines en vue de pérenniser leur entente sur le continent africain.

« L’ensemble des bases mises en place comportera 3.000 militaires sur une longue durée », avait expliqué le ministre au cours d’une conférence de presse à l’issue de sa visite aux États-Unis. D’après Jean Yves Le Drian, le nombre de soldats français en Afrique ne va pas augmenter, mais les troupes seront déployées différemment. « Les 3.000 hommes de ce nouveau dispositif seront désormais principalement basés à Gao au Mali, à Niamey au Niger, et à N’Djamena au Tchad », a-t-il précisé.

Notons que si l’intervention militaire française au Mali, entamée en janvier 2013 a été une réussite en ce sens qu’elle a permis de porter des coups durs aux islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Elle a également provoqué une dispersion de milliers de combattants djihadistes sur l’ensemble du Sahel. Depuis lors, cette partie de l’Afrique échappe à tout contrôle et est devenue le théâtre d’attaques armées meurtrières attribuées aux islamistes.

 

 

Nestor N'Gampoula