Terrorisme : les donateurs promettent 672 millions de dollars d’aide aux victimes de Boko Haram

Samedi 25 Février 2017 - 12:00

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Réunis à Oslo, la capitale norvégienne du 23 au 24 février, les donateurs de 14 pays se sont engagés à débloquer en urgence cette importante somme pour venir en aide aux victimes du groupe djihadiste Boko Haram au Nigéria et dans les pays voisins du lac Tchad.

Le montant promis sur trois ans est destiné à une région où, selon les Nations unies, 10,7 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide d’urgence. Les14 donateurs sus évoqués y compris l’Union européenne, sont presque exclusivement des pays d’Europe de l’Ouest, auxquels s’ajoutent le Japon et la Corée du Sud.

Les Etats-Unis, qui ont changé de président en janvier et comptent réduire leur aide internationale, n’ont pas proposé de montant à Oslo, mais le ministre norvégien Børge Brende a expliqué lors d’une conférence de presse que Washington communiquerait ultérieurement sa contribution. D’autres pays sont dans le même cas, devant s’engager prochainement, comme le Canada.

Les 672 millions de dollars promis à la conférence des donateurs aux victimes de Boko Haram sont encore loin des besoins puisque les Nations unies estimaient ces besoins à quelque 1,5 milliard de dollars en 2017 pour la région du lac Tchad, bordé par le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad. Sur le montant promis, seuls 457 millions le sont au titre de l’année 2017.

Déshéritée et aride, la région du lac Tchad est ravagée par huit ans de violences, qui ont poussé des populations à fuir les djihadistes à pied sans aucune ressource. Il en est résulté la destruction de structures scolaires, sanitaires, et l’agriculture est aussi en ruine. Dans ce coin du Sahel, la pénurie alimentaire a atteint des niveaux inquiétants, avec 5,1 millions de personnes manquant de nourriture et plus de 500.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë.

Réagissant après l’annonce de cette aide, le sous-secrétaire général de l’ONU, Stephen O’Brien, s’est toutefois dit confiant quant à l’objectif annuel. « En une matinée nous avons levé un tiers de cela », a-t-il relevé. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, s’est tout aussi réjoui des engagements pris par les donateurs. « Avec les montants promis, nous ne touchons que la partie émergée des besoins. Néanmoins nous sommes immensément reconnaissants », a-t-il déclaré.

Le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique de l’Ouest, Abdou Dieng, a décrit le défi de faire parvenir l’aide aux « plus vulnérables des vulnérables ». « Devant une famine on est prêt à tout, y compris à larguer de la nourriture. Mais c’est une zone où il faut faire très attention, et tout ce qu’on veut éviter, c’est qu’elle profite aux terroristes. Ce genre d’intervention coûte cher », a-t-il expliqué.

Boko Haram, qui a pris les armes en 2009 pour imposer sa propre version d’un salafisme radical dans le nord-est du Nigeria, a mené ces dernières années de nombreux raids meurtriers et attentats-suicides dans les quatre pays du lac Tchad. L’ONU estime que le conflit dans cette région a déjà fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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