TIC : la mise en service de la fibre optique souterraine va booster la connectivité

Lundi 29 Janvier 2018 - 18:45

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Entre Pointe-Noire et Brazzaville la fibre optique terrestre est enfin opérationnelle. Installée dans le cadre du projet de Couverture nationale en télécommunications (PCN) que conduit Congo-Télécom, le backbone qui s’étend jusqu’à Ouesso peut désormais soutenir la fibre aérienne, en service depuis 2013, et permettre l’entrée de plusieurs services à valeur ajoutée. 

Dans un entretien, le 27 janvier, le coordonnateur national du PCN, Akouala, a dressé un parcours presque parfait du PCN, qui s’apprête à entrer dans sa 3e phase, après les deux premières ayant servi à l’implémentation des infrastructures de base. La mise en service de la fibre terrestre testée officiellement, il y a quelques jours, par la société publique, sur le tronçon Pointe-Noire-Brazzaville, marque un point important de ce projet qui vient corser le haut débit.

Parallèlement à la fibre aérienne installée dans le cadre du projet électrique Imboulou et Moukoukoulou, celle dite souterraine, ayant nécessité d’importants travaux de génie civil, s’ajoute au réseau déjà actif pour « doper » les capacités des performances actuelles. Akouala évoque dans ce cadre l’adoption d’une technologie appelé DWDM qui, selon lui, « fait une multiplication en longueur d’onde et qui  (nous) permet d’accroître la capacité sur une seule paire de fibre ». En termes clairs, le DWDM est un lien de 100 Giga qui part directement de Pointe-Noire à Brazzaville, et des liens entre les stations de deux fois dix Giga. « Pour le backbone entre les deux villes, nous nous retrouvons avec 200 Giga de capacités », souligne-t-il, affirmant que « c’est énorme ».

Ce réseau qui s’assoie à l’ancien, soutenu par la technologie SDH et qui balance « du deux fois dix giga », selon les termes techniques, aura l’avantage de stabiliser le lien entre les deux villes. « Parce que maintenant on dispose de deux fibres, si l’une se coupe l’autre prend le relais. Donc les difficultés que nous avions hier, du fait des coupures des câbles qui nous prenaient des journées entières pour réparer, sont aujourd’hui pallier pour ce qui concerne les problèmes de coupures de fibre », précise Akouala.

Une 3e phase du PCN pour finaliser la connexion des ménages

Avec l’effectivité de la fibre terrestre déjà active jusqu’à Ouesso, en passant par plusieurs villes où les points de connexion sont prêts, le PCN, souligne Akouala, est fier d’annoncer la disponibilité des boucles métropolitaines dans les chefs-lieux des départements. Hier, seules les villes Brazzaville, Pointe-Noire et Oyo possédaient ces boucles qui mèneront la fibre vers les abonnés. En langage technique, c’est ce que l’on appelle « le dernier kilomètre ».

Pour le coordonnateur national, il s’agit désormais d’entrer dans une phase cruciale du PCN qui devra vulgariser en grande échelle la fibre optique dans le pays. « Le dernier kilomètre, ce sont les appendices de la boucle métropolitaine. Tirer le câble du nœud vers l’abonné, comme on fait pour les lignes téléphoniques. Aujourd’hui, le réseau de transport lui-même est déjà prêt et c’est le réseau de distribution qui manque le dernier kilomètre », explique l’administrateur général de Congo-Télécom.

Ce projet inscrit dans le cycle 3 du PCN ne va pas tarder. Son financement est estimé à 199 millions de dollars.

« La 3e phase, qui est celle de la distribution, permettrait à tous les Congolais de recevoir chez eux une connexion fibre avec tous les services y afférents », rassure Akouala. Pourtant le coordonnateur national du PCN estime que la disponibilité du haut débit devra s’adjoindre à celle des contenus pour permettre un meilleur écosystème. L’Etat, souligne-t-il, doit mettre en place des programmes cohérents en soutenant et en formant les jeunes. Une étude de la Banque mondiale montre, d’ailleurs, que si 10% des ménages congolais sont connectés en très haut débit, cela pourrait rapporter cinq points de croissance au niveau du produit intérieur brut.

Cette phase 3 devra également permettre à Congo-Télécom d’aller vers la 4G, et faire évoluer son CDMA. Elle permettra la connectivité des districts, grâce désormais à ce réseau étendu.

Ces grandes capacités en haut débit pourront-elles faire baisser les coûts de connexion ? Selon Akouala, c’est un processus. Il faudra sans doute rentabiliser les investissements et permettre des connexions à échelle. Ce qui est sûr, souligne-t-il, les prix pratiqués par Congo-Télécom ne sont pas les plus élevés selon un benchmarking réalisé par la société. « Le prix le plus bas d’une connexion à la maison est de 35 000 F CFA. Au fur et à mesure que nous allons connecter les ménages, il est certain que les prix baisseront ».

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Akouala, administrateur général de Congo Télécom

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