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Tiers-Monde

Mercredi 18 Avril 2018 - 19:54

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S’il fallait une preuve que la gouvernance mondiale est désormais engagée sur une voie dangereuse, les évènements qui se produisent ces temps-ci au Proche et au Moyen-Orient sont là pour l’apporter. Même si, en effet, l’emploi d’armes chimiques en Syrie est à tous égards condamnable – si du moins la preuve irréfutable de leur utilisation est apportée – elle ne saurait justifier que des grandes puissances procèdent à des frappes ciblées sans que le Conseil de sécurité des Nations unies les y ait autorisées au préalable. Pour la simple raison qu’une telle intervention ne peut qu’inciter les autres grandes puissances à agir de même et donc à mettre peu ou prou en question le système édifié au sortir de la Deuxième Guerre mondiale afin d’assurer une paix durable aux peuples de la Terre.

Ayant vu en Libye, il y a six ans, ce que donnent inévitablement de telles interventions montées sans le moindre respect du droit international, l’on ne saurait trop conseiller aux intéressés de prendre enfin la mesure du danger que portent en eux de tels actes. Car le jour viendra, sans doute plus vite qu’on ne le croit, où le fait, pour les « Grands », de franchir les barrières élevées il y a soixante-quatorze ans afin de protéger l’humanité de la folie des hommes engendrera des crises à l’échelle mondiale que personne ne pourra, ne saura gérer.

Les puissants de ce monde n’ayant visiblement pas conscience des dangers qu’ils font courir à l’humanité tout entière, il nous revient désormais, à nous qui rassemblons les trois quarts de la population mondiale, de nous unir pour faire comprendre à ceux qui l’oublient que l’on ne saurait ignorer l’Organisation des Nations unies. Même si, en effet, celle-ci n’est pas exempte de défauts, elle a du moins l’avantage d’être rassemblée en un lieu – la Maison de verre élevée sur les berges de l’East River, à New York – où le dialogue entre les peuples et leurs gouvernants est toujours possible.

Si l’Afrique qui, à échéance de trente ans, rassemblera à elle seule le quart de cette même humanité parle d’une même voix pour exiger le strict respect des grands principes de la gouvernance mondiale, elle sera à coup sûr entendue. Peut-être ne parviendra-t-elle pas à changer immédiatement le comportement pour le moins dangereux des « Grands » mais l’on peut être certain que ses avertissements, ses mises en garde seront tôt ou tard entendus.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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