Trafic de migrants : l'ONU envisage ses premières sanctions

Mardi 22 Mai 2018 - 13:15

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Six chefs de réseaux de trafiquants de migrants actifs en Libye sont menacés de sanctions par le Conseil de sécurité, un processus qui serait une première pour l'institution.

« Le Conseil de sécurité étudie des sanctions contre six individus impliqués dans des trafics de migrants et d'êtres humains en Libye. Nous regrettons que le Conseil de sécurité n'ait pas été en mesure de trouver un consensus sur la désignation » des individus concernés, a révélé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, lors d'une réunion consacrée à la Libye, sans citer de noms. « Il y a un soutien régional fort pour ces désignations. Et les preuves montrant l'implication de ces six personnes sont claires », a précisé la diplomate, espérant un accord rapide pour « dissuader » les trafiquants de migrants.

Proposées par les Pays-Bas, les sanctions -gel de comptes bancaires, interdiction de voyager- visent deux Erythréens, Ermias Ghermay et Fitiwi Abdelrazak, ainsi que quatre Libyens, Ahmad Oumar al-Dabbashi, Musab Abu-Qarin, Mohammed Kachlaf et Abd al Rahman al-Milad, le chef d'une unité de garde-côtes.

La Russie a, toutefois, demandé la suspension du processus de désignation de ces six personnes, affirmant avoir « besoin davantage d'informations ». Moscou a aussi réclamé un partage des « preuves abondantes » évoquées en provenance de « sources de confiance » , qui accusent ces six individus. La Russie voudrait aussi savoir en quoi « le problème va être résolu sans s'attaquer (aussi) aux criminels des pays d'origine et de destination », notant que des documents parlent de réseaux « s'étendant à plusieurs pays européens et aux Etats-Unis ».

A l'appui de sa demande de suspension, la Russie souhaite également que la Libye soit associée au processus de désignation des personnes visées, jugeant que les accusations à leur encontre sont davantage de nature criminelle que liées à des violations des droits de l'Homme.

Selon un diplomate s'exprimant sous couvert de l'anonymat, des sanctions contre des trafiquants de migrants seraient une « première » pour le Conseil de sécurité. Aussi ajoute-t-il, l'objectif de cette désignation d'individus est de neutraliser des filières ayant été jusqu'à vendre des migrants sur des marchés d'esclaves en Libye.

Josiane Mambou Loukoula

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