Trafic illicite d’armes : Gabriel Amisi lavé de tout soupçon

Samedi 2 Août 2014 - 15:15

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"Après examen des éléments supplémentaires apportés par la commission d'enquête et faute d'autres preuves probantes exigées", le Conseil supérieur de la défense a "approuvé" le rapport de la commission d’enquête diligentée par le chef de l’État lequel a blanchi l'intéressé.

Une réunion du Conseil supérieur de la défense tenue incessamment a conclu à l’innocence de l’ex-chef d’état-major de l’armée de terre Gabriel Amisi, autrement dit Tango fort, accusé de trafic d’armes à destination de braconniers et de groupes armés opérant à l'Est. Les membres de cet important organe de l’armée ont approuvé le rapport de la commission d’enquête nationale mise sur pied pour vérifier les allégations du groupe d’experts de l’ONU lesquelles allégations avaient conduit à la suspension de l’ex-patron des forces terrestres. Il a vite été remplacé à son poste par le général François Olenga. Ce rapport d’enquête ayant blanchi l’intéressé, le conseil n’a fait qu’acter ses conclusions « après examen des éléments supplémentaires apportés par la commission d'enquête (...) et faute d'autres preuves probantes exigées ».   

Ce qui relativise toutes les récriminations du groupe d’experts de l’ONU sur le général Gabriel Amisi qu’une certaine opinion avait tôt fait de vouer aux gémonies. D’après les investigateurs onusiens qui se sont appuyés sur plusieurs sources au niveau des institutions, cet officier supérieur des Fardc aurait envoyé en juillet 2012 un camion de l'armée fournir environ trois cents fusils AK-47 aux membres de la milice Nyatura accusée de graves exactions contre des civils. Les experts onusiens ont, par ailleurs, révélé que le trafic de munitions et d’armes de guerre n’était pas le fait du seul général dont des proches et d’autres officiers supérieurs étaient aussi impliqués.

 Si les allégations contenues dans le rapport onusien dénonçant l’existence des réseaux criminels sous couvert des officiers supérieurs de l'armée aux fins de pillage des ressources naturelles du pays peuvent se vérifier, le général Gabriel Amisi constitue donc un cas d’exception à la lumière du rapport de la commission d’enquête diligentée par le chef de l’État. Notons que c’est depuis le 22 novembre 2012 que le président Joseph Kabila avait suspendu le général Amisi et ordonné une « enquête approfondie » sur ses responsabilités dans ce trafic illégal et criminel d’armes. Toutefois, le compte-rendu du Conseil supérieur de la défense ne précise pas si, après son blanchiment, le général Amisi (par ailleurs président de coordination de l'AS V.Club) reprendra son poste ou non au sein de l'armée nationale.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le général Gabriel Amisi, dit Tango fort