Transferts illicites depuis l'Afrique : le secteur des industries extractives pointé du doigt

31-08-2013 14:06

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Selon l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, le secteur africain des industries extractives joue un rôle essentiel dans les sorties de fonds illicites du continent

Thabo Mbeki a fait cette révélation dans le cadre de la mission d’enquête du Panel de haut niveau sur les sorties illicites de fonds de l’Afrique, qui vient de se tenir en RDC. Il a recommandé  des mesures visant à mettre fin à ces transferts illégaux de fonds et obtenir leur rapatriement sur le continent.

L’enquête sur la RDC a été faite avec le soutien technique de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), dans le cadre d’une campagne continentale et mondiale dont le but est de mettre fin aux sorties illégales de fonds d'Afrique, un phénomène qui contribue au retard du développement et de la transformation socioéconomique, d’après les experts. Le Premier ministre de RDC, Augustin Matata-Ponyo, a reconnu une relation directe entre le conflit, l’exploitation des ressources minières et les transferts illégaux de capitaux hors du pays. Il a indiqué que le gouvernement avait entamé des efforts dans la lutte contre le phénomène des flux illégaux d’argent en 2004 à travers la réglementation du change des devises, des lois, pour en réduire la pratique, le renforcement de la transparence des transactions bancaires, une coopération avec des partenaires internationaux « pour récupérer les fonds transférés illégalement ».

La CEA a identifié plusieurs éléments parmi les flux monétaires illicites, notamment les pots-de-vin et autres formes de corruption impliquant les fonctionnaires, les activités criminelles comme le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, les transactions commerciales frauduleuses comme l’évasion fiscale, la falsification des frais sur les transferts de fonds et la surfacturation, en particulier par les sociétés transnationales.

On stime à 50 milliards de dollars, un chiffre supérieur à l’aide publique au développement accordée à l’Afrique, les pertes subies chaque année par l’Afrique en raison de flux financiers illicites.

Noël Ndong