Transport en commun à Kinshasa : les routes désertes ce lundi

Lundi 21 Mai 2018 - 16:00

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Généralement très intense en début de journée, la circulation routière a tourné au ralenti en ce début de semaine comme en a témoigné la présence de nombreux usagers dans les arrêts de bus. 

Le trafic routier a connu quelques perturbations ce lundi. Sur les différentes artères de la ville, les taxis et taxis-bus se sont fait désirer au grand dam des Kinois qui ont éprouvé d’énormes difficultés pour se déplacer. La situation serait consécutive à une grève des chauffeurs de taxis et taxis bus qui exigeaient le maintien à la hausse du prix de transport en commun tel que signé, le 24 avril dernier, par le gouverneur de la ville province. On se souvient qu’André Kimbuta avait, il y a quelques jours, revu à la hausse les prix des transports en commun à Kinshasa, suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe qui se négocie actuellement autour de 1800 FC.

Ce qui a contraint les usagers à augmenter leur budget de transport quotidien. Avec le phénomène de demi-terrain, il devient quasiment hasardeux, voire suicidaire que de disposer d’un montant limite pour assurer ses déplacements dans une ville où le tarif n’a jamais été uniforme. Il s’est fait malheureusement pour les chauffeurs taxis que l’autorité urbaine est revenue sur sa décision. Pris à partie et acculé par des étudiants  chauffés à blanc qui n’entendaient pas débourser un rond de plus pour gagner leurs sites universitaires, André Kimbuta a dû baisser pavillon. L’affaire devenait sérieuse et risquait même de céder à la subversion lorsqu’on s’en tient à l’obstination des étudiants déterminés à obtenir l’annulation de la décision de l’autorité urbaine. Ils ont finalement eu gain de cause car, instruction avait été donnée aux chauffeurs taxis et autres de revenir à l’ancien tarif. Cette mesure ne faisait pas l’affaire des chauffeurs de taxis et taxis bus qui avaient déjà pris goût avec le nouveau tarif qui leur conférait une marge bénéficiaire assez importante.

À présent que l’hôtel de ville de Kinshasa vient de faire volte-face en sommant les taximen de revenir à l’ancien taux standard de 500 FC la course, les perspectives enchanteresses qui avaient illuminé leurs rêves ont vite cédé à la désillusion. « Les autorités nous mettent en conflit avec nos clients. Elles ont, elles-mêmes, jugé bon de revoir à la hausse le prix de transport en commun vu que le prix à la pompe a aussi augmenté. Mais elles reviennent encore sur leur décision de rabaisser le prix de la course à 500 FC », a déploré un chauffeur de taxi, tout en implorant ses pairs de maintenir la pression jusqu’à ce que l’autorité compétente finisse par céder le flanc. En outre, les chauffeurs dénoncent l’augmentation du versement qui leur est imposé par les propriétaires des véhicules alors que l’Etat continue de leur exiger d’appliquer un taux relativement en deçà de ce qu’ils engrangent comme dividendes.

C’est pour toutes ces raisons qu’une catégorie de chauffeurs a décidé de garer les véhicules le 21 mai, pendant qu’au niveau de l’Association des chauffeurs du Congo, aucun mot d’ordre n’a été donné.                    

Alain Diasso

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