Transport en commun : les agents de la Stuc s’opposent à la liquidation de leur entreprise

Mardi 17 Juin 2014 - 19:00

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Les travailleurs se disent étonnés de la décision annoncée par le ministre en charge du secteur, Justin Kalumba, et proposent, à la place, la relance et la subvention de leur société ainsi que de City train, une autre entreprise de transport en commun en faillite.

des bus de Transco, parés pour le lancement de la société.Les agents de la Société de transport urbain du Congo (Stuc) affirment ne pas savoir la motivation profonde qui amène le ministère à proposer la liquidation de cette société publique de transport en commun et de City train. « Les liquidations ne s’annoncent pas à la radio, ou à la télévision », a souligné leur porte-parole, Mozart Luhembwe, sur les ondes de la radio Okapi. Ils s’insurgent ainsi contre la liquidation de leur entreprise.

Pour le personnel de Stuc, le gouvernement, en décidant ainsi, ne respecte pas la procédure en la matière. Selo leur représentant, en effet, la procédure normale voudrait que le gouvernement siège et statue pour décider d’une liquidation. « Nous ne sommes pas encore notifiés concernant cette liquidation et notre ministre nous dit que les portes de Transco sont grandement ouvertes et que nous devons y aller pour postuler », a-t-il regretté.

Dans leurs revendications, ces agents de Stuc réclament la relance et la subvention de leur entreprise et celles de l’autre entreprise publique de transport en commun, City train. Ils motivent leurs réclamations par le fait que la liquidation de ces deux entreprises décidée en 2012 ne s’est pas passée comme prévu. « Nous sommes encore là. Si le gouvernement décide que cette société soit liquidée, il doit d’abord payer les décomptes finals de tous les agents. Le personnel doit être transféré dans une autre société de l’État. Cependant le gouvernement doit aussi payer nos arriérés », a souligné leur porte-parole.

On rappelle que ces deux entreprises créées respectivement en 1989 (City train) et 2006 (Stuc) ont actuellement arrêté leurs activités. Les requêtes de leurs personnels sont la réaction à la décision du gouvernement annoncée le 12 juin par ministre des Transports et voies de communication sur leur liquidation. Ce dossier, qui est resté pendant depuis plus d’une année a resurgi avec la création d’une autre société publique de transport en commun, Transport au Congo (Transco).

L’opinion trouve que le gouvernement a saisi l’occasion de la création de cette nouvelle entreprise pour jeter aux calendes grecques des revendications des personnels des deux sociétés en faillite. Pourtant, selon elle, il était plus facile et plus socialement significatif de relancer et de subventionner les deux sociétés que d’en créer une autre. « Cela semble être le jeu du moment. C’est le même sort qui a été réservé à la compagnie nationale d’aviation, les Lignes aériennes congolaises, alors que cette société avait des actifs qui pouvaient lui permettre de survivre », a rappelé un analyste qui voit en ces actions une volonté soutenue par des intérêts qui ne seraient pas ceux de l’État.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des bus de Transco parés pour le lancement de la société