Transport en commun : une taxe spéciale pour trois cent mille motocyclistes

Le phénomène moto-transport a pris une ampleur inouïe au cours des dernières années à Kinshasa et dans plusieurs grandes villes du pays.  Jadis considérés comme une alternative crédible à la sempiternelle difficulté de circuler en transport en commun, les motocyclistes ont fini par s’imposer sur le terrain, avec des tarifs aujourd’hui beaucoup plus exorbitants que la course normale en taxi ou bus, même si la sécurité n’est pas toujours au rendez-vous.

Récemment, la police spéciale de roulage a tenté de les identifier en leur imposant d’abord l’usage obligatoire des plaques d’immatriculation. Devant l’absence de résultats probants, les autorités de la police nationale ont songé un instant à monter des équipes spéciales pour pourchasser les motocyclistes en situation irrégulière. Une mesure de l’autorité urbaine interdit actuellement la circulation des motos assurant le transport en commun après 18 h ou dans les communes huppées de la capitale, comme Gombe.  

Dans le cadre des efforts d’élargissement de l’assiette fiscale, Kinshasa a instauré la taxe de stationnement au parking public appartenant à la ville ou aménagé à cet effet. Cette mesure, désormais obligatoire également pour les motocyclistes, s’inspire de l’ordonnance-loi du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province et de l’entité territoriale décentralisée. Le répertoire 2019 du ministère provincial des Transports estime que la taxe de stationnement devrait générer quelque 2,34 millions de dollars le mois et 28,08 l’année. La démarche étant progressive, le gouvernement provincial a établi son minimum pour 2020 à vingt mille motocyclistes. A cette période, il est attendu des recettes de l’ordre de 1,87 million de dollars américains mais des préalables s’imposent pour appliquer effectivement cette taxe.