Transport : vers une reconfiguration des grandes destinations intra-africaines

Le Congo démocratique se trouve en plein plan d’expansion de la zone d’influence kenyane en Afrique. Une telle démarche prouve à suffisance l’attractivité du marché congolais. Il appartient au gouvernement congolais d’en faire une réelle opportunité pour ne pas subir la percée d'autres pays africains dans les échanges intra-régionaux. Dans le rapport de suivi de la Banque mondiale sur la situation financière de la RDC en 2016, l’on découvre que 70 à 80 % des exportations congolaises ne sont constituées que de deux minéraux : le cuivre et le cobalt. Ensemble avec le pétrole, l’on approche les 97 % des exportations congolaises. Il se pose un vrai problème au niveau de la diversification des exportations par produit et même par destination. En effet, 41 % des exportations sont dirigées vers la Chine. Il est inutile de rappeler la vulnérabilité du pays face aux chocs extérieurs à cause de cette forte concentration des exportations par produit et par destination.

Pour l’heure, l’on ne dispose que de très peu d’informations sur les prétentions kenyanes dans la région. Par ailleurs, il n’y a pas aussi suffisamment de données sur la nature des produits exportés. Pour autant, l’on sait globalement que le Kenya est bien décidé à établir sa nouvelle frontière dans ces trois pays, contribuant ainsi une progression de ses exportations intra-africaines. La première nouvelle grande destination est la Somalie, représentant 4 % du total des exportations kenyanes en Afrique au cours du premier trimestre 2017. Le Kenya a exporté vers ce pays des marchandises d’une valeur de 58 millions de dollars américains, contre 53 millions au quatrième trimestre de 2016. Quant à la deuxième nouvelle grande destination, il s’agit de la RDC, pays d’Afrique centrale qui a réussi à drainer 3,2 % du total des exportations kenyanes en Afrique. Cela représente, en valeur l’équivalent de 48 millions de dollars américains. Mais si l'on compare avec les 51 millions du trimestre précédent, l’on constate un certain recul. Enfin, le Soudan du Sud boucle la série. Ce pays a bénéficié du regain d’intérêt du Kenya qui a exporté, au premier trimestre 2017, des marchandises d’une valeur de 45 millions de dollars américains, alors qu’elles dépassaient à peine la barre des 40 millions au cours de la période précédente. Plus globalement, le Kenya a exporté davantage vers ses partenaires traditionnels, dont l’Ouganda et la Tanzanie. Il s’agit d'ailleurs des principales grandes destinations des exportations kenyanes en Afrique. Selon quelques bribes d’informations, les marchandises kenyanes généralement exportées sont constituées, entre autres, des produits manufacturés, du carburant et des produits agricoles. Cette renaissance des échanges intra-africains s’expliquent par la stagnation des exportations africaines en Europe et en Asie.