Transports en commun : la police annonce une importante opération pour assainir la voie publique

Samedi 28 Juin 2014 - 12:40

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Dénommée « Longwa na nzela » (libérer la voie), cette action visant à assainir les villes a été lancée le 27 juin à Brazzaville par le directeur général de la police, le général Jean-François Ndenguet. Elle est un aspect de l’opération « Mbata ya bakolo » qui avait démarré le 4 avril dernier

En lançant cette opération contre la délinquance sur la voie publique, la police veut rétablir l’ordre et restaurer l’autorité de l’État en garantissant la sécurité aux usagers de la route. Il s’agit aussi d’appliquer à la lettre les textes réglementant la profession de chauffeur de véhicule de transport public, notamment les taxis, taxis collectifs, mini bus, autobus et autocars. En effet, le décret n°2011-480 du 29 juillet 2011 stipule, entre autres, que « la profession de chauffeur de véhicule de transport des personnes est strictement réservée aux citoyens de nationalité congolaise. Seuls les Congolais peuvent prétendre à l’obtention du certificat de capacité à l’exercice de cette profession. » 

Le directeur général de la police a demandé à la direction générale des transports terrestres et aux différents syndicats des transporteurs de faire connaître ces dispositions légales aux chauffeurs et aux propriétaires de sociétés de transport public. « Longwa na nzela » c’est aussi lutter contre certains véhicules en mauvais état qui circulent sur les routes du pays que Jean-François Ndenguet assimilent à de véritables cercueils roulants. Ceux qui les conduisent doivent, a-t-il indiqué, être assimilés à des "criminels" puisqu’ils n’ont pas la moindre excuse. « L’état catastrophique de ces véhicules-là, est si évident qu’il n’y a pas besoin de les passer au contrôle technique. Ils sont impropres au transport public, ils sont bons pour la casse. Tout véhicule doit nécessairement faire l’objet d’un contrôle technique selon les règles de l’art », a-t-il poursuivi.

Des exigences déontologiques et éthiques

Le décret du 29 juillet fait également obligation au chauffeur de véhicules de transport public de personnes de porter secours et assistance à toute personne en détresse ou en danger sur la voie publique ; d'appliquer strictement les tarifs fixés par les textes en vigueur ; observer les règles d’hygiène et de propriété ; déposer les objets personnels oubliés à bord à un poste de police ou de gendarmerie ; ne pas proférer d’injures à l’endroit des autres usagers et des riverains ; ne pas abuser, en circulation ou en stationnement, du volume des appareils audio dont le véhicule est équipé.

Les règles élémentaires de propriété et de civisme exigées

Les usagers des transports se plaignent de l’insupportable saleté de beaucoup de chauffeurs de taxis et de bus. « Certains portent même des lambeaux, des pantalons déchirés, des maillots de corps à l’origine blancs mais qui sont devenus noirs. Ils sentent la crasse, l’alcool et dégagent de sordides odeurs de tabac. Leur langage est ordurier et ils ne marquent aucun respect pour leurs clients. Ce sont des barbares, ce sont des sauvages», a critiqué le général, invitant l'auditoire à relayer le contenu de ce décret en soulignant la nécessité d’un changement de mentalités, d’attitudes et d’habitudes.

Des dispositions d’encadrement et de discipline pour les agents

Le directeur général de la police a tiré les conséquences des  reproches faits aux agents de police chargés de réguler la circulation et de contrôler les usagers de la route. Le commandement a décidé d’affecter désormais à chaque agent un numéro spécial qui permettra son identification par les citoyens. Une manière de lutter contre les exactions qui leur sont attribuées. S’agissant des voitures aux vitres filmées, fumées ou teintées, Jean-François Ndenguet a signifié qu'il revient au ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et/ou au maire de Brazzaville de prendre un texte interdisant leur circulation dans la ville.

 

Parfait Wilfried Douniama