Transports : le fleuve et les lacs bientôt débarrassés des trois quart des prélèvements identifiés

Mercredi 9 Juillet 2014 - 16:53

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Au moins treize nouvelles taxes, qualifiées de « redondantes » ou doublement imposées aux assujettis, feront l’objet d’un examen minutieux pour leur éventuelle suppression après une première vague qui a conduit à la neutralisation de trente-huit taxes jugées « illégales » sur une cinquantaine identifiée dans le secteur à l'issue des concertations entre les parties prenantes.

Une vue de l'équipe gouvernementaleSe référant aux résultats de ces longues discussions entre le gouvernement et toutes les parties prenantes, y compris les transporteurs fluviaux et lacustres qui opèrent sur plus de 16 000 km de voies navigables sur cette question transversale, le ministère des Transports et Voies de communication a confirmé l’identification d’un total de cinquante-neuf prélèvements dans ce secteur, dont les trente-huit taxes épinglées antérieurement et supprimées pour leur illégalité. Le processus d’assainissement se poursuivra, et plus que jamais le gouvernement a lancé un appel ferme aux services affectés aux ports et aux privés ayant pris le relais du public dans l’organisation du transport fluvial et lacustre en RDC, pour l’application sans faille de l’Arrêté du 19 juin 2014 interdisant les perceptions illégales dans le secteur fluvial et lacustre. Il faut signaler que le suivi permanent de la mesure est confié au Comité de pilotage de l’amélioration du climat des affaires et des investissements (CPCAI).  

Au regard de l’importance de l’évènement pour le secteur, le CPCAI a donné le ton en lançant le 8 juillet au Grand-Hôtel Kinshasa un atelier consacré à cette nouvelle mesure, en présence de toutes les parties prenantes. Face aux services de l’État et aux transporteurs représentés àRemise symbolique de l'Arrêté aux FARDC cette rencontre, il y avait la quasi-totalité des ministres ayant signé cet Arrêté interministériel. En effet, cette mesure a impliqué près de neuf ministères du gouvernement Matata. « Je voudrai demander aux parties prenantes à accompagner cette mesure et, surtout, à nos frères armateurs à résister. Vous êtes en droit de refuser d’appliquer ce qui n’est pas légal », a affirmé le ministre des Transports, Justin Kalumba. À l’instar de son collègue des Transports, le ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité, Célestin Vunabandi, a évoqué l’intérêt pour le pays de renforcer la sécurité juridique et judiciaire, de simplifier les procédures et réduire les délais ainsi que les coûts des opérations administratives. L’idée est surtout d’arriver à éliminer les tracasseries administratives et policières.

Mais le défi à relever est très important, et le gouvernement est conscient de la nécessité de ratisser large pour impliquer davantage les acteurs concernés. Aussi Célestin Vunabandi, ministre du Plan et président du CPCAI, a -t-il recommandé l’intégration de ce point à l’ordre du jour de la prochaine conférence des gouverneurs. Une façon d’impliquer les autorités provinciales selon lui. Au-delà, il a souligné la nécessité de mettre sur pied un comité interministériel réunissant tous les experts des ministères engagés. Enfin, il a estimé nécessaire que chaque ministère concerné puisse prendre une note circulaire qui interdit les perceptions supprimées. Appuyant sans réserve l’avis du délégué principal, Alexis Mangala, il a reconnu l’intérêt de lancer des missions de sensibilisation dans les provinces, en donnant priorité au Bandundu, à l’Équateur, à la Province Orientale, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu pour l’intense activité de transport fluvial et lacustre. Ce dernier réunissant au total une soixantaine de ports sur l’étendue du pays est en mesure d’atteindre environ 100 millions de tonnes, soit trois plus que le volume transporté par la voie ferroviaire.  

Plus rien ne devrait s’opposer à l’élan enclenché, fruit, a rappelé Justin Kalumba, des concertations. À titre symbolique, chaque Mise en garde de Justin Kalumba aux services de l'Etatministre a remis une copie du texte aux différents services en exigeant de mettre fin aux tracasseries. Le ministre de l’Économie, Jean-Paul Nemoyato, a jugé nécessaire de tenir des réunions périodiques pour faire une évaluation. Cette cohésion du gouvernement s’avère indispensable pour poursuivre le processus d’assainissement dans d’autres secteurs, notamment l’environnement. Toutefois, la réussite de cette opération massive dépendra également de l’effectivité des sanctions pour les services de l’État ou les personnes réfractaires; d’où la pleine implication de la ministre de la Justice, Wivine Matipa. Le porte-parole des transporteurs fluviaux a promis d’informer régulièrement le gouvernement de l’application de la mesure, et a mis en garde les opérateurs économiques eux-mêmes sur la tentation à verser dans la corruption.       

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : (de gauche à droite) Jean-Paul Nemoyato de l'Économie, Justin Kalumba des Transports, Célestin Vunabandi du Plan et Alexis Mangala (délégué principal du CPCAI) Photo 2 : Le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Alexandre Luba, remettant l'Arrêté aux Fardc Phot 3 : Sévère mise en garde de Justin Kalumba aux services de l'État