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Samedi 31 Octobre 2020 - 17:16

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La crise sanitaire due à la pandémie de covid-19 a façonné les prises de paroles par visioconférence. Le mérite de cette trouvaille est de ne pas avoir refermé les pays sur eux-mêmes. Elle permet aux institutions publiques ou privées, qui en usent désormais abondamment, de continuer à fonctionner. Il est vrai néanmoins que la magie des messages déclamés de vive voix commence à faire défaut, au point où quand une rare occasion d’y avoir droit se présente, les acteurs concernés s’en saisissent pour en quelque sorte se venger.

La semaine dernière, Brazzaville en a ainsi offert l’opportunité à l’ouverture, le 27 octobre, au Palais des congrès du colloque international dédié au souvenir de Charles de Gaulle. C’est à ce titre que tour à tour, les chefs d’Etat présents sont allés au-delà de la seule évocation de « l’homme de Brazzaville » et chef des forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), pour parler des questions d’actualité. Covid-19, cela va sans dire, mais aussi les sujets qui préoccupent la communauté internationale comme le terrorisme, le changement climatique et la gouvernance internationale.

Si Denis Sassou N’Guesso, l’hôte des assises a rappelé la demande formulée de longue date par l’Afrique, de sa prise en compte comme membre avec une place permanente au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, le propos du dirigeant tchadien, Idriss Deby Itno, a porté sur la reconnaissance que la France, partenaire de l’Afrique dans le malheur et dans la joie, doit encore au continent noir pour les souffrances endurées. Pourquoi pas « une stèle digne de ce nom » sur le sol français en hommage au sacrifice du soldat africain, a-t-il plaidé à la tribune du colloque.

A côté de ces demandes d’ensemble, il y en a eu d’autres plus centrées sur la situation intérieure de certains pays de la sous-région d’Afrique centrale, en particulier la Centrafrique et la République démocratique du Congo. Pour le premier pays, c’est le chef de l’Etat en personne, Faustin Archange Touadera, qui a soulevé le paradoxe du maintien de l’embargo sur les armes qui frappe Bangui depuis plusieurs années. Une clause incompréhensible à ses yeux d’autant plus, a-t-il expliqué que les institutions en place ont été installées démocratiquement et méritent de garantir avec les moyens modernes et adéquats la sécurité des Centrafricains et des Centrafricaines.

Dans le même ordre d’idées, le président de Rd-Congo, Félix Antoine Tshisekedi, a plaidé pour plus de solidarité devant l’insécurité grandissante à l’est de son pays confronté à une menace terroriste qui prend de l’ampleur. Il a égrené les exactions que subit au quotidien la population civile, les assassinats perpétrés nuit et jour par des groupes armés de tous bords. Sans la solidarité a insisté le président Tshisekedi, la menace de déstabilisation franchira les frontières de RDC pour s’abattre sur les pays voisins. Dans le cas de la Centrafrique comme dans celui de la RDC, les regards sont tournés vers la maison commune de la diplomatie mondiale, l’Onu.

C’est indéniable, Brazzaville n’a jamais cessé d’être le point de mire de la saine revendication de la justice et de l’égalité. D’elle sont toujours partis les appels à la promotion des valeurs de paix et de liberté. Au cours du colloque, le retour sur les moments historiques de l’implication de Brazzaville dans la construction d’un avenir prospère pour tous, les quatre-vingts dernières années, a une fois de plus consolidé cette opinion en faveur de la capitale congolaise. Pourvu que les appels du 27 octobre, résumés plus haut, ne restent pas lettre morte.  

Gankama N'Siah

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