Tripartite CNSA-gouvernement-Céni : la réunion interinstitutionnelle balise la voie

Lundi 11 Septembre 2017 - 17:56

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Le problème d’ordre juridique lié à l'adoption au Parlement de la loi électorale et celle portant répartition des sièges ainsi que le déficit de financement continuent de plomber un processus électoral qui peine à prendre ses marques. 

En attendant la tripartite Céni-gouvernement-CNSA censée évaluer le processus électoral global aux fins de chercher une voie de sortie à l’impasse politique qui pointe à l'horizon du fait de la non-organisation éventuelle des scrutins d’ici décembre 2017, une réunion interinstitutionnelle a été convoquée le 9 septembre pour en poser les jalons. Présidée par le président de République, Joseph Kabila Kabange, ladite réunion qui a eu pour cadre le Palais du peuple, a permis au président de la Céni de faire l’état des lieux des opérations préélectorales afin de permettre à l'opinion intérieure de se faire une religion sur ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire. Exercice auquel s’est livré volontiers Corneille Naanga en présence de tous les animateurs des institutions de la République.

À en croire le compte-rendu de la réunion faite par le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Ramazani Shadari, faisant office de porte-parole occasionnel, le processus électoral est sur la bonne voie. La Céni est proche d’atteindre le seuil de 45 millions d’enrôlés qu’elle s’est fixé initialement d’autant plus qu’à quelques mois de la clôture des opérations d’enrôlement sur l’ensemble du territoire national, 42 millions d’électeurs ont déjà été enregistrés. Les trois autres millions d’électeurs restants proviendront sans doute des provinces du Grand Kasaï et de Lomami où les opérations ont déjà débuté avec la formation des membres des bureaux d’enrôlement. Là-dessus, il a été indiqué que les premières cartes d’électeur seront délivrées à Kananga et Tshikapa à partir de ce mardi 12 septembre.

Si le processus électoral poursuit allègrement  son bonhomme de chemin, il y a lieu de dire qu’il n’est pas exempté de certains couacs qui rendent laborieux son déroulement. C’est notamment le cas de quelques lois spécifiques en attente d’être votées et adoptées au Parlement, en l’occurrence la loi électorale et celle portant répartition des sièges, sans lesquelles il sera difficile de conduire le processus à bon port. Il va de soi que la prochaine session parlementaire ordinaire qui s’ouvre le 15 septembre sera de tous les enjeux puisqu'elle est censée doter la Céni de ces deux instruments juridiques nécessaires à son fonctionnement optimal.    

L’autre écueil qui risque de plomber le processus électoral est celui lié au financement des scrutins. À l’heure actuelle où l’État congolais éprouve de sérieux problèmes de trésorerie, l’option pour le recours au vote semi-électronique est celle adoptée par la Céni dont le président n’a pas manqué, à cette occasion, d’en présenter l’économie. Pour Corneille Naanga, la seule manière de contourner le déficit constaté dans le financement des élections est de recourir à la machine à voter qui fait épargner au trésor public 400 millions de dollars avec un bulletin de vote très réduit. Le chef de l'État, à en croire le compte-rendu, a exhorté les uns et les autres à adhérer aux propositions faites par l’institution électorale qui, par le fait même, balise la voie à la tripartite CNSA-gouvernement-Céni censée pousser plus loin la réflexion.    

Cette réunion interinstitutionnelle tombe à point nommé, précisément à quelques encablures de la 72e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies prévue pour le 12 septembre à New-York. L’intérêt pour la RDC à ce forum tient au fait qu’elle sera au centre des préoccupations lors de la réunion de haut niveau qui lui sera consacrée le 18 septembre avec, à la clé, des questions liées notamment à la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre, aux incertitudes auxquelles renvoie l’éventualité de la non-organisation des élections en décembre 2017 ainsi qu’à la restauration du dialogue entre les principales parties prenantes au processus électoral.

L’occasion sera belle, croit-on savoir, pour redéfinir les engagements de la communauté internationale en rapport avec son soutien financier, logistique et humain à la matérialisation du processus électoral en RDC. À tout prendre, les participants à cette réunion interinstitutionnelle du Palais du peuple ont pu, à travers ce tour d’horizon, tirer les choses au clair tout en se faisant une réelle conviction sur les avancées du processus électoral. Quoi qu’il en soit, comme dernièrement à Kananga, la Céni a réitéré sa détermination à publier, très prochainement, un calendrier réaliste.      

Alain Diasso

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