Troisième mandat de Joseph Kabila : un procès d’intention selon la majorité présidentielle

Mercredi 6 Juin 2018 - 19:00

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Pendant que des opposants de plus en plus nombreux mettent en garde le chef de l'État contre une éventuelle candidature à la présidentielle de décembre, le porte-parole de la coalition au pouvoir réaffirme qu’il respectera bel et bien la Constitution du pays.   

Le débat sur une possible candidature de Joseph Kabila pour un troisième mandat enfle dans l'opinion ces derniers temps. À l'opposition où l’on redoute cette perspective, la méfiance est totale. Rien de tout ce que débite les cadres de la majorité présidentielle sur le respect par Joseph Kabila de la Constitution impliquant sa non-représentation à la présidentielle de décembre ne semble rassurer l’opposition et la société civile.

Entre-temps, le chef de l'État lui-même, principal concerné dans cette affaire, ne pipe mot. Cependant, il y a plusieurs indices qui, de l'avis des opposants, laissent présager un tel scénario à l’image de la campagne électorale précoce à laquelle se livre la majorité présidentielle ces temps-ci. Certains cadres de cette famille politique ne s’offusquent plus de présenter Joseph Kabila comme un virtuel candidat président de la République, en contradiction avec l’accord de la Saint-Sylvestre et de la Constitution qui, pourtant, limite à deux le nombre des mandats présidentiels.

"De simples manoeuvres dilatoires de l'opposition"

Mais au directoire de la majorité présidentielle (MP), le langage est tout autre et contraste nettement avec l’effervescence qui, de plus en plus, tend à gagner certains esprits autour d’une probable candidature du président sortant. S’exprimant à ce sujet lors d’un point de presse animé le 5 juin, le porte-parole de la MP a laissé entendre qu’il n’en est rien. Il a mis toute l’agitation manifestée autour de cette question sur le compte d’un procès d’intention et des manœuvres dilatoires d’une certaine opposition en mal de sensation. En fait, pour André Alain Atundu, Joseph Kabila s’était déjà exprimé sur le sujet en clamant haut et fort qu’en tant que « défenseur et garant de la souveraineté nationale », il respectera la Constitution. « Joseph Kabila n’a pas besoin d’une pression extérieure quelconque pour respecter la volonté du peuple congolais solennellement exprimée dans la Constitution », a-t-il martelé.

Il a fait observer que depuis que Joseph Kabila avait annoncé qu’il allait respecter les dispositions de la Constitution le concernant, « on n’a enregistré aucun acte de nature à entraver ou à contredire ses déclarations ». Pour l’heure, la famille politique de Joseph Kabila pense plutôt orienter tous ses efforts dans les préparatifs des élections de décembre plutôt que de répondre à ce qu’elle considère comme de la simple distraction. D’où l’intérêt d’inviter les regroupements membres de la MP « à se préparer sérieusement en conséquence et à se tenir prêts à accompagner le président Kabila dans cette phase déterminante de son combat politique pour la démocratie dans (notre) pays », a-t-il dit. Et de renchérir en ces termes : « L’autorité morale a besoin d’une victoire incontestable à tous les échelons ouverts à la compétition électorale pour exercer un leadership efficace sur la vie politique nationale ». Pour l‘opposition, tout est encore ambigu et le silence de Joseph Kabila sur cette matière laisse perplexe l’opinion nationale.  

    

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Alain Atundu

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