Troubles aux Comores : l’UA et l’ONU appellent les protagonistes à la reprise du dialogue

Mercredi 17 Octobre 2018 - 18:30

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Après les affrontements qui ont opposé l’armée de l’archipel aux opposants au régime du président Azali Assoumani dans l’île d’Anjouan, les deux organisations ont demandé, le 17 octobre, aux parties concernées de surmonter les problèmes qui les divisent.

Dans sa réaction sur la situation, le président de la Commission de l’organisation panafricaine a dit qu’il suivait « avec préoccupation les développements en cours dans l’île autonome d’Anjouan », exhortant toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue ».  La Commission « déplore la suspension, depuis le 2 octobre 2018, du dialogue intercomorien » et « souligne, encore une fois, la nécessité et l’urgence de mesures d’apaisement de nature à faciliter le règlement de la crise », a ajouté l’Union africaine (UA) dans un communiqué.

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « au calme » aux Comores, au lendemain d’affrontements entre l’armée comorienne et des opposants au régime de ce pays. Dans un communiqué, le secrétaire général « exprime sa préoccupation face aux informations faisant état de tensions accrues sur l’île d’Anjouan et appelle toutes les parties concernées à faire preuve de calme et de retenue dans l’intérêt de la paix et de la stabilité aux Comores ». Il « exhorte tous les acteurs politiques comoriens à reprendre le dialogue inter-comorien entamé sous la facilitation du haut représentant de l’Union africaine, Ramtane Lamamra ».  Le chef de l’ONU « demande au gouvernement, aux partis politiques et aux organisations de la société civile de mettre en œuvre les mesures d’apaisement convenues, en appui à un processus de dialogue inclusif », conclut son communiqué.

Sur fond de vives tensions politiques depuis des mois, des incidents ont éclaté le 15 octobre lorsque des protestataires ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, la capitale de l’île, considérée comme un fief de l’opposition à Anjouan. Des affrontements à l’arme automatique ont fait au moins un mort et plusieurs blessés. Les forces de sécurité ont difficilement repris le contrôle des ruelles de la médina, ont indiqué des témoins. Un couvre-feu nocturne a été imposé. Une coalition de six partis, « Amani y’a Comores », avait alors estimé dans un communiqué que « cette situation était l’aboutissement prévisible des mesures d’intimidation » et du « bafouement sans précédent des libertés démocratiques (par le) régime d’Azali Assoumani ».

Le climat politique s’est singulièrement dégradé aux Comores depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet dernier. Ce scrutin aux allures de plébiscite (92,74% de oui) a renforcé les pouvoirs du président Azali Assoumani, notamment en l’autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un. Les adversaires du chef de l’État ont boycotté ce scrutin, qualifié de « mascarade », et traitant son régime de « république bananière ».

 

 

 

Nestor N'Gampoula et l'AFP

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