Tshimangologie : Olivier Tshimanga passe de soixante à six cents guitaristes

Samedi 19 Avril 2014 - 2:30

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Depuis son spectaculaire show du samedi 5 avril à l’Institut français, le musicien a confirmé l’annonce faite à la conférence de presse tenue trois jours avant la grande première de son spectacle

Rien ne semble pouvoir arrêter Olivier Tsimanga. Son séjour à Kinshasa a assurément ajouté à son inspiration déjà riche. En effet, son premier concert, Ma guitare et moi au profit des enfants de rue, dont Kinshasa avait eu la primeur le 5 avril, marque le point de départ d’une aventure qu’il veut longue. S’il élabore déjà un agenda de tournée dans les provinces après la phase expérimentale réussie de Kinshasa, il envisage de couvrir plusieurs dates sur le continent. Lorsqu’il en aura fini, notamment avec Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi et Kananga, il entend s’essayer avec dix fois plus de guitaristes sur scène. Il l’a clairement annoncé : « Après cette tournée, je mettrai en place six cents guitaristes pour une symphonie. » Et de solliciter aussi un appui de l’Institut français pour une tournée régionale, quitte à « ajouter aurépertoire le côté folklore de la guitare congolaise ».

Conforté par le succès de sa nouvelle création et surtout surpris par l’accueil chaleureux des Kinois, Olivier Tshimanga se dit encore plus déterminé à faire davantage. Trois jours avant son concert, le tout premier qu’il livre en RDC, il lui paraît relever un vrai défi. Mais le guitariste avait aussi prévenu qu’il était de ceux qui osent braver les lois établies quitte à se frayer une voie en dehors des sentiers battus. Lors de sa conférence de presse à l’Institut, il avait déclaré : « J’aime la perfection, j’aime la différence, apporter ce que l’on a pas coutume d’entendre, faire ce que les gens n’osent pas ou négligent en disant il ne faut pas essayer car c’est trop difficile. »

Également chanteur, le musicien se réjouit qu’à ce jour « certains s'inspirent de la guitare de Tshimanga » et lui emboîtent le pas. À reconnaître son « empreinte dans certains albums », il dit son ravissement de la sorte : « J’ai eu du plaisir à entendre des guitaristes faire comme moi. Cela veut dire que je suis parvenu à influencer une certaine génération. Et je pense que ce sera bon pour la génération future, car l’esprit de la Tshimangologie est de former des guitaristes et leur faire comprendre que seul le travail paye. »

Par ailleurs, dans son optique qui consiste à « accompagner et encourager les jeunes talents », Olivier s’est dit enclin à donner un coup de pouce aux talents émergents. L’occasion offerte à Jewel Kanku d’assurer la première partie de son concert s’inscrit dans cette démarche. Une façon de faire qui manifeste aussi à quel point il est demeuré plus patriote que jamais même s’il a choisi la France comme seconde patrie. Pour autre preuve, Olivier arbore toujours les couleurs nationales à chaque fois qu’il fait une apparition en public, signe visible de son attachement à ses origines et à sa nation, la RDC. Par ailleurs dans son répertoire, avec des titres comme Stop au viol ou Oh Congo, il a trouvé le moyen de dire qu’il se sent concerné par les événements qui l’ébranlent.

Nioni Masela