Tuberculose : un nouveau vaccin pour une maladie qui touche des millions de personnes

Samedi 27 Octobre 2018 - 13:19

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La conférence mondiale sur la santé respiratoire, qui s’est achevée le 27 octobre à La Haye, aux Pays-Bas, a été marquée par l’annonce de plusieurs avancées dans la lutte contre la pathologie.

Voici un tour d’horizon de l’évolution de la manière dont médecins et humanitaires s’attaquent à la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde - 1,7 million de personnes en 2017, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Certaines souches de tuberculose - une infection pulmonaire grave, transmise par voie aérienne, qui peut se propager au cerveau - se sont révélées particulièrement résistantes aux antibiotiques.

Une équipe de médecins en Biélorussie (l’un des pays où le taux de tuberculose multirésistante est le plus élevé) a traité pendant plusieurs mois des patients avec un nouveau traitement contre la tuberculose résistante aux antibiotiques, la bedaquiline, combiné à d’autres antibiotiques.

Le taux de succès de l’étude biélorusse (93%) a pu être répliqué au cours d’autres essais cliniques sur la bedaquiline en Europe de l’est, en Afrique et en Asie du sud-est. La bedaquiline « change complètement la donne », selon des experts, remplaçant des mois de traitements douloureux et souvent inefficaces.

D’importants progrès ont été réalisés dans le domaine de la prévention, avec la mise au point d’un nouveau vaccin contre la tuberculose, le premier depuis près d’un siècle.

GlaxoSmithKline a démontré, lors d’un essai dans trois pays africains, que son vaccin avait une efficacité de 54% chez des sujets atteints de tuberculose mais qui n’ont pas encore développé la maladie.

« Un tel niveau d’efficacité pourrait vraiment avoir un impact sur la santé mondiale », a déclaré Marie-Ange Demoitie, qui dirige le développement du vaccin pour GSK.

Des scientifiques ont dévoilé, le 25 octobre, un nouveau test révolutionnaire pour détecter la tuberculose chez les enfants qui, d’après eux, pourrait éviter chaque année des centaines de milliers de cas.

Une équipe internationale basée à la fondation pour la tuberculose KNCV, à La Haye, a mis au point un moyen simple pour tester les échantillons de selles des enfants de moins de 5 ans.

Cette méthode, qui peut être pratiquée dans des régions isolées, devrait se substituer à l’actuelle, une méthode invasive et habituellement réservée aux grands hôpitaux.

Selon les estimations, deux cent quarante mille enfants meurent de la tuberculose chaque année. La maladie est curable et rarement mortelle pour les enfants si elle est diagnostiquée à temps. L’absence de traitement est la cause de près de 90% des décès chez l’enfant.

Une approche novatrice pour traiter les enfants à risque a connu un succès remarquable dans quatre pays africains. L’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires a mené une étude sur les enfants de moins de 5 ans vivant dans un foyer où au moins un adulte a été diagnostiqué comme atteint par la maladie.

Ceux chez qui la tuberculose n’était pas active - la bactérie est latente chez environ un quart des humains - ont reçu un traitement préventif pendant trois mois, soit la moitié de la durée du traitement actuel. Sur les quelque deux mille enfants traités, 92% l’ont été avec succès.

L’OMS va organiser, du 30 octobre au 1er novembre, la première Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé, à Genève. Les scientifiques présents à La Haye ont exhorté les Etats à considérer la pollution atmosphérique comme une urgence de santé publique : 90 % de la population mondiale respire de l’air pollué.

« Six millions de personnes meurent chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air », a déclaré Neil Schluger, conseiller scientifique chez Vital Strategies, une organisation affiliée à l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires.

« Chaque jour, les médecins voient les méfaits de la pollution de l’air - des patients souffrant d’asthme aigu, de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux... Pourtant, trop de gouvernements échouent à traiter ce problème comme une véritable crise de santé publique. Nous devons nous mobiliser parce que le problème s’aggrave et qu’il est urgent d’agir », a-t-il ajouté.

 

Nestor N'Gampoula et l'AFP

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