UDPS : les querelles de leadership refont surface

Jeudi 12 Mars 2020 - 16:02

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La tension a repris ses droits à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dont le siège a été, le jeudi 12 mars, le théâtre d’une manifestation ayant viré à l’affrontement entre les forces de l'ordre et les combattants. Ces derniers ont investi la rue et perturbé le trafic dans les périmètres de leur quartier général situé dans la commune de Limete.

Les policiers dépêchés sur les lieux étaient bien obligés d’user des gaz lacrymogènes pour disperser les militants en furie qui s’en prenaient à certains cadres du parti accusés, à tort et à raison, de trahison. Le nom qui revenait le plus souvent est celui d’Augustin Kabuya considéré par de nombreux combattants comme un facteur de blocage à leur épanouissement. En fait, cette manifestation traduisait le ras-le-bol des combattants de l'UDPS qui déclarent ne pas se retrouver au moment où leur parti est au pouvoir. Sans un emploi rémunérateur et obligés de squatter, à longueur des journées, le siège du parti, ces combattants ont tenu à faire entendre leur voix à la haute hiérarchie du parti, dans l’espoir de voir leurs conditions sociales s’améliorer.  Certains ont évoqué des problèmes internes relatifs à leur représentation dans les différentes opportunités de voyage qui s’offrent tandis que d’autres exigent l’organisation d’un congrès du parti pour mettre fin à la gestion par des intérimaires. La plupart se disent frustrés pour n’avoir pas été sélectionnés pour les formations qu’avait annoncées le parti aux fins de leur permettre de trouver l’embauche. Ils incriminent le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui serait, selon eux, à la base du blocage que connaît actuellement ce projet. Ils se considèrent comme quantité négligeable au sein du parti qui continue à faire la part belle à certains cadres véreux et opportunistes au détriment de ceux qui ont mené le vrai combat ayant conduit Félix Tshisekedi au pouvoir.       

Les manifestants ont appelé à sa démission pure et simple. « Nous sommes en colère et nous voulons savoir si l'UDPS, c’est Augustin Kabuya ou ce sont les combattants.  Nous lui demandons de démissionner et de quitter le parti parce qu’il joue avec le pouvoir du président de la République », a réagi un combattant visiblement irrité. Dans cette vague protestataire, les pro Jacquemin Shabani, le président de la Commission électorale permanente (CEP) du parti limogé la veille par le secrétaire général ad intérim Jean Marc Kabund, ont aussi donné de la voix. Ils ne s’expliquent pas qu’un secrétaire général intérimaire puisse nommer une nouvelle équipe de la CEP.

Le cadre ainsi évincé affirme n'avoir pas été notifié et parle d'acharnement contre sa personne. Il déplore, en même temps, que l'équipe dirigeante actuelle de l'UDPS puisse opérer un coup d'État pour prendre le contrôle du parti. Il promet, de ce fait, de saisir la justice pour violation des textes de l'UDPS. « Je reste convaincu que le parti ne peut pas être géré avec autant de légèreté et d'irresponsabilité. Aussi, j'estime que mon militantisme au sein de l'UDPS ne mérite pas de tels actes d’humiliation. (…) Ma requête est en cours de rédaction et justice sera faite », a-t-il écrit sur son compte facebook.

Alain Diasso

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