Ukraine : pour Vladimir Poutine, le pouvoir actuel en Ukraine est illégitime

Mardi 4 Mars 2014 - 18:41

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Le président russe, Vladimir Poutine, s’est exprimé officiellement pour la première fois, ce 4 mars, sur la crise ukrainienne, lors d’une interview avec la presse. Considérant que Viktor Ianoukovicth reste « le président légal de l’Ukraine », il a dénoncé « un coup d’État constitutionnel » et battu en brèche les menaces brandies par ses partenaires occidentaux contre son pays, indiquant que les sanctions auront des conséquences de part et d’autre

Pour le chef du Kremlin, les nouvelles autorités en place à Kiev depuis la chute du président Viktor Ianoukovitch, ne sont pas légitimes. Il parle d’extrémistes coupables d’actes répréhensibles qui n’ont rien à voir ni avec la démocratie, ni avec l’État de droit. Vladimir Poutine a cité les cas d’un gouverneur lynché à mort par des manifestations et d’un ingénieur traité de la même manière et que rien ne justifiait de tels actes. « La Russie se réserve le droit de recourir à tous les moyens pour protéger ses citoyens », a indiqué Vladimir Poutine pour justifier l’envoi des troupes russes en Crimée. Il a aussi déclaré que son pays n’a pas l’intention d’entrer en guerre contre l’Ukraine, « un pays frère et ami », ajoutant que les soldats russes et ukrainiens se connaissent.

Commentant les menaces de sanctions des Occidentaux, il a noté qu’en raison de l’interdépendance des économies mondiales, de telles sanctions auront des effets négatifs pour la Russie mais aussi pour les pays qui les prendront. « Le message que nous faisons passer aux Russes est que, s’ils continuent sur leur trajectoire actuelle, nous examinerons un ensemble de mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie », a averti le président américain, Barack Obama.

Sur le boycott annoncé du sommet du G8 prévu à Sotchi, Vladimir Poutine a déclaré qu’il attendait de recevoir ses hôtes comme convenu mais que s’ils décident de ne pas venir, ce sera leur décision.

La sortie médiatique du président russe intervient pendant que les relations entre le Kremlin et les capitales occidentales sont évidemment tendues. Alors que les États-Unis ont annoncé la suspension de leur coopération militaire avec la Russie et envisagent d’autres options de rétorsion, le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est rendu mardi à Kiev, pour apporter le soutien de son pays aux autorités de transition.

Dans ce concert de protestations et de condamnations de l’attitude de Moscou, seule l’Allemagne consent à ne pas couper le dialogue avec la Russie. Ce qui fait dire aux observateurs qu’une porte de sortie existe dans ce bras de fer commandé par la crise ukrainienne. Mais cette crise montre néanmoins combien Russes et Occidentaux n’ont pas détruit le nuage de suspicion qui a toujours caractérisé leur interprétation des relations internationales.

Gankama N'Siah