Un Congolais chez les djihadistes !

Vendredi 28 Avril 2017 - 17:57

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Selon la police italienne, le Congolais Lutumba Nkaga faisait partie d’une cellule terroriste à Berlin (Allemagne) qui s’apprêtait à passer à l’action en Italie.

L’information a de l’incroyable : un Congolais converti à l’islam se serait radicalisé en Allemagne et sa cellule était sur le point de perpétrer un ou des attentats en Italie ! C’est en tout cas ce qu’affirme la DIGOS, l’unité antiterroriste de la police italienne. Une enquête patiente et minutieuse a conduit les investigateurs italiens et allemands vers le centre des réfugiés de Restinco, près de la ville de Brindisi, dans la région des Pouilles, au sud de l’Italie. C’est là qu’a eu lieu l’arrestation du dénommé Lutumba Nkaga.

Originaire de la République démocratique du Congo, l’homme de 27 ans s’était coulé, soutient la police italienne, dans une opération de camouflage parmi les réfugiés et requérants d’asile. Selon la Procure, Nkaga se serait joint à un nommé Soufiane Amri, sujet marocain de 22 ans. A Ancône, dans la région italienne des Marches, les deux hommes furent contrôlés par la police alors qu’ils semblaient vouloir gagner ensemble la Turquie, puis la Syrie, pour le djihad ou l’enrôlement dans les rangs de l’organisation de l’État islamique.

La police italienne expulsa Soufiane Amri vers l’Allemagne, son pays de résidence habituelle, pendant que Lutumba Nkaga, dépourvu de documents valides, fut envoyé vers le centre pour requérants d’asile de Brindisi. C’est là que la police put apporter des réponses à beaucoup de questions, notamment ses va-et-vient incessants entre l’Italie et l’Allemagne. Car, entre-temps, ce dernier pays venait de subir à Berlin, la veille de Noël 2016, sa première attaque terroriste à la voiture bélier, du genre qui avait lourdement endeuillé la ville française de Nice, cinq mois plus tôt.

Enquêteurs allemands et italiens furent stupéfaits de découvrir dans la messagerie du téléphone du Tunisien Anis Amri (24 ans), l’auteur de l’attaque du 19 décembre à Berlin, des tas de noms de personnes résidant en Allemagne et en Italie. Et parmi elles, le Congolais semblait particulièrement au centre de nombreux messages provenant de la mosquée Fusil de Berlin, dont un des responsables n’était autre qu’Anis Amri. Après une traque de toutes les polices d’Europe, celui-ci sera retrouvé errant dans une halle de gare du nord de l’Italie, apparemment sans but, puis abattu après avoir tiré sur les forces de police.

À l’époque, les policiers avaient laissé entendre qu’ils recherchaient les raisons qui expliquaient que, fuyant l’Allemagne, le meurtrier de Berlin se soit dirigé avec un simple sac au dos et peu d’argent en poche vers le nord de l’Italie. Maintenant les enquêteurs dévoilent la raison : il venait retrouver les membres de son réseau pour se cacher. Et ce réseau, côté italien, était dirigé par Lutumba Nkaga qui sera arrêté le 2 janvier 2017 mais l’information sera gardée secrète. Une discrétion face aux médias qui a conduit à l’arrestation de 11 autres personnes de diverses nationalités.

Les politiques italiens se sont réjouis souvent que leur pays n’ait pas été touché par la vague d’attentats qui a secoué la plupart de leurs voisins. Espagne, Grande-Bretagne, Espagne, France (à plusieurs reprises), Belgique, Suède, Danemark ont chacun été la cible d’attentats de matrice islamiste. Pas l’Italie, pourtant visée par de nombreuses menaces proférées par l’État islamique depuis sa deuxième base de Syrte, en Libye, c’est-à-dire à seulement 300 km des côtes italiennes. Les Italiens attribuent cette baraka à l’efficacité de leur police. Comment ne pas les croire !

Lucien Mpama

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