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Une école de propreté à Tunis

Vendredi 5 Octobre 2018 - 19:49

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Bel exemple que cette coopération en matière de propreté et de gestion des déchets, conclu entre les mairies de Tunis et de Paris depuis 2004, qui produit aujourd’hui des résultats probants, en particulier cette école-pilote qui dispense des actions de formation pratique et spécifique, dans le but d’accompagner, au mieux, le travail des professionnels du nettoyage public.

En effet, après l’interdiction des sacs en plastique dans les grandes surfaces et la mise en place de la police de l’environnement, le ministère des Affaires locales et de l’environnement de Tunisie  a franchi un nouveau pas dans la lutte contre les ordures, en lançant une école de propreté de Tunis.

L’école et la municipalité de Tunis ont à cœur, entre autres objectifs, de rationaliser la consommation des produits et outils d’hygiène, d’optimiser la durée d’exploitation du matériel roulant et d’impulser un travail plus digne et efficace.

Il faut bien comprendre combien cette école innove dans le domaine, étant donné qu’aucun établissement ou structure de formation n’existait jusqu’alors et même dans un grand nombre de pays du continent africain.

Cette école a été inaugurée, officiellement, le 7 octobre 2015, par Anne Hidalgo, maire de Paris, et un programme de formation a été lancé, en janvier 2017, sous tutelle de la municipalité de Tunis, pour stimuler l’esprit de labeur et initier les éboueurs à la tâche.

L’on attend beaucoup de ce projet-pilote  qui devrait évoluer, avec le temps, et faire plusieurs émules. Il  a été rendu possible par la collaboration et l’assistance de la mairie de Paris qui dispose d’une école assermentée et opérationnelle depuis1994.

La partie tunisienne a pu obtenir  un soutien financier pour l’aménagement du site et une assistance dans les connaissances, pour assurer une formation continue dans l’apprentissage du travail de la propreté et du fonctionnement du matériel mis à la disposition du personnel opérant sur le terrain. Cette école atypique en Tunisie a pu voir le jour grâce à une idée qui avait germé en 2013  chez des cadres municipaux bénéficiaires de formations à Paris pour découvrir le fonctionnement de l’école de propreté de cette ville.

Par la suite, les Tunisiens  ont créé leurs propres modules et adapté au contexte local du matériel roulant. Ces modules furent axés sur trois volets, à savoir "Hygiène et sécurité pour les ouvriers", "Les droits et les obligations de l’ouvrier" et "Utilisation du matériel et conditions optimums".

Le bâtiment retenu pour cette école a fière allure, sa cour est garnie  de pots de jardins et le matériel d’entretien est bien exposé comme pour marquer l’endroit. Bennes à ordures, une poubelle mobile, de décharges et de gros containers… se côtoient. Un magasin rassemble du matériel pour les professionnels de nettoyage  comme des gants spéciaux, anti-écorchures et gerçures, des bottes antidérapantes, des blouses vertes, des balais de différentes tailles et fonctions…

Quelques instruments et équipements sont  mis à la disposition du personnel en formation, pour qu’il se familiarise avec ces objets dans le dessein  de les utiliser rationnellement.

De nombreux thèmes sont liés à l’électronique et la sécurité dans les modules de formation car il est impératif de former les éboueurs, les chauffeurs pour rentabiliser les engins tout en améliorant leurs conditions de travail, souvent constatables sur le terrain. Toutes les personnes formées sont susceptibles, elles-mêmes, de devenir de futurs formateurs à leur niveau.

 

Ferréol Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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