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Une valeur inestimable en quatre lettres

Samedi 16 Septembre 2017 - 12:44

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Pauvres ou riches, forts ou faibles, les peuples et les nations d'ici et d'ailleurs sont tous toujours en quête d'une denrée plus que précieuse qui, quand on s'exprime en français, tient en seulement quatre lettres : paix. Un peu comme si on en referait aux quatre points cardinaux ( Nord, Sud, Est, Ouest) pour décrypter la dimension géographique, astrologique et presque mystique de l'univers.

Les 9 et 12 septembre par exemple, dans ce qu'elle a de particulier depuis sa fondation il y a cent-trente-sept ans, Brazzaville, la capitale du Congo, ville de dialogue, a ouvert larges ses portes pour accueillir deux événements de portée internationale dont la symbolique pacifiste se révèle indéniable.

Le premier de ces manifestations a été la quatrième réunion au sommet sur la crise libyenne. Pour la première fois, depuis que la Libye ploie sous des désordres incommensurables, les acteurs de la crise, en fait les victimes de la brutale intervention des puissances étrangères d'il y a six ans, ont posé en public en photo de famille en se serrant les mains.

Il ne faut pas douter qu'il a fallu beaucoup de tact de la part des organisateurs du sommet pour obtenir ce grand geste. Il ne faut pas non plus penser qu'un tel déclic n'alimentera pas, chez les Libyens eux-mêmes, l'espoir de voir leur pays recouvrer la tranquillité afin qu'ils profitent des potentialités économiques qu'il recèle.

À travers la tenue de cette réunion du comité de haut niveau de l'Union Africaine sur la crise libyenne, les plus hautes autorités congolaises et africaines ont encore posé un jalon sur le chemin de la paix. Elles ont exprimé leur engagement à ne pas trahir les aspirations à la liberté qui fondèrent, en 1963, le combat des pères des indépendances, lorsqu'ils lancèrent à Addis-Abeba, en Éthiopie, l'Organisation de l'Unité Africaine, devenue Union Africaine.

La deuxième manifestation, solennelle elle aussi, vécue à Brazzaville cette première quinzaine du mois de septembre, a été l'attribution au chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, de la plus haute distinction honorifique de l'Etat de Guinée Bissau. La médaille Amilcar Cabral, du nom de ce combattant de la lutte anticolonialiste qui, sa vie durant, a milité pour la libération de l'Afrique. Le président José Mario Vaz en personne est venu à Brazzaville pour accomplir cet acte.

Fondateur avec ses camarades du PAIGC ( Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), Amilcar Cabral est assassiné à Conakry, le 20 janvier 1973, à l'âge de 49 ans. On peut apprécier la dimension éternelle de sa pensée anticolonialiste à travers cet extrait du discours qu'il prononça à la conférence tri-continentale de la Havane, à Cuba, en 1966.

"Les colonialistes ont l'habitude de dire que eux, ils nous ont fait rentrer dans l'histoire. Nous démontrerons aujourd'hui que non: ils nous ont fait sortir de l'histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire". Et pourquoi le choix du président du Congo pour la distinction Amilcar Cabral? Sans aucun doute en reconnaissance du soutien de Brazzaville aux luttes de libération en Afrique et dans le monde.

Comme ses prédécesseurs, comme de nombreuses autres personnalités africaines, Denis Sassou N'Guesso a toujours été de ces luttes. La prière est que l'arbre de la paix et de la stabilité éclose partout en Afrique et que la seule bataille qui vaille soit celle du développement, de la prospérité et de l'indépendance totale du continent noir. Cette bataille ne pourrait être gagnée qu'en organisant la paix partout où elle fait défaut.

 

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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