Union africaine : de nombreux défis à relever pour le nouveau président

Mardi 30 Janvier 2018 - 13:30

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Le passage de témoin entre le président sortant de l’Union africaine (UA), Alpha Condé, et le nouveau, Paul Kagame, a été l’un des moments forts de la 30e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, qui s’est tenue, du 28 au 29 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Le chef de l'Etat rwandais occupe pour la première fois la présidence de l'UA. Paul Kagame arrive avec un important agenda de réformes visant l’autofinancement de l’institution panafricaine et une plus grande implication des armées du continent dans la résolution des conflits. Depuis un an, il travaille sur un programme qui vise à gagner en autosuffisance financière à travers la mise en place d’une taxe de 0,2 % sur les importations. 86 % des programmes sont actuellement financés par l’extérieur.

Concoctée par un comité mis en place en juillet 2016 composé notamment de l’ancien patron de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, de l’économiste camerounais, Acha Leke, ou encore de Carlos Lopes, l’ancien secrétaire général de la commission économique pour l’Afrique des Nations unies, la réforme comprend trois points principaux : la rationalisation du champ d’actions de l’UA (paix et sécurité, affaires politiques, intégration économique, les moyens pour l’Afrique de faire entendre sa voix sur la scène internationale) ; le réajustement des institutions, en améliorant la division des tâches entre l’UA, les organisations et les institutions régionales.

Il pourrait comprendre aussi la suppression d’un sommet annuel sur les deux aujourd’hui organisés et l’autofinancement de l’UA à travers une taxe de 0,2% sur les importations « éligibles », qui ne sont pas soumises aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Le nouveau président en exercice de l'UA veut aussi faire évoluer l’organisation en profondeur sur les questions de paix et de sécurité, sur les affaires politiques. Il milite pour la création d’une zone de libre-échange continentale  et l’adoption de positions communes sur les grands sujets mondiaux comme le climat.

En outre, Paul Kagamé s’est félicité de cette double confiance pour avoir conduit la réforme et prendre la présidence de l’Union pour cette année. « Il faut ouvrir la voie au peuple et aux jeunes qui nous attendent », a martelé le chef de l'Etat rwandais. Il a reconnu que la croissance qui a transformé l’Asie n’est plus une option pour l’Afrique qui a trop attendu. C’est le temps d’agir pour sauver l’Afrique de la privation, a-t-il ajouté, précisant qu’aucun pays ou organisation ne peut aller seul.

Le président rwandais a rendu hommage aux anciens pour avoir ouvert la voie et a insisté sur la création d’un marché unique pour le transport aérien, « une étape majeure, et la libre circulation des peuples, un signal fort », qui devraient se réaliser en 2018.

Actualité oblige, le 30e sommet de l’UA a marqué, en effet, le baptême de feu des nouveaux présidents du Liberia, du Zimbabwe et de l’Angola au sein de l’enceinte africaine.  Avant la prochaine conférence  prévue en juillet à Nouakchott, en Mauritanie, les dirigeants africains se réuniront en mars, au Rwanda.

Yvette Reine Nzaba

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