Union africaine : les réformes institutionnelles portent sur quatre domaines essentiels

Samedi 26 Mai 2018 - 14:15

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Pour atteindre les objectifs visés, les Africains sont appelés à changer leurs méthodes de travail, a indiqué l’ambassadeur du Rwanda, Jean Baptiste Habyalimana, dans un exposé à l’occasion de la Journée de l’Afrique célébrée le 25 mai. L’événement a réuni cette année, au ministère des Affaires étrangères, le corps diplomatique accrédité au Congo.  

Le diplomate rwandais a estimé que l’Afrique peut, à l’horizon 2063, devenir un continent prospère, où règne la paix, la sécurité, la bonne gouvernance, bref, un continent uni autour d’un développement intégré, si elle agit conformément aux réformes qui seront engagées dans l’Union aficaine (UA). Parmi celles-ci, « le plus important et le plus difficile, c’est le financement » de l’organisation continentale, a souligné Jean Baptiste Habyalimana. Il s’agit notamment de financer l’UA par les propres moyens des pays africains de manière pérenne. Cette réforme « prioritaire favorisera une souveraineté financière et politique » de l’organisation, dont 80% du budget dépend encore des donateurs étrangers.

L’ambassadeur a illustré son propos sur les cotisations de l’exercice 2016 ayant permis, selon lui, à vingt-cinq Etats d’exécuter intégralement leurs contributions, à quatorze autres de verser la moitié alors que quinze pays n’avaient donné aucun centime. « Les programmes de l’UA doivent être financés par ses propres moyens de façon pérenne », a insisté Jean Baptiste Habyalimana, déplorant le degré de dépendance actuelle vis-à-vis des partenaires extérieurs.

Outre le financement, l’UA doit également, dans ses réformes, recentrer ses priorités essentielles au plan continental, veiller sur une division claire du travail entre l’organisation elle-même et ses communautés économiques régionales, mais aussi gérer efficacement l’union tant au niveau politique qu’opérationnel. « Les méthodes de travail au sommet de l’UA semblent être inefficaces et entravent la prise de décisions et la mise en œuvre de celles-ci », a soutenu l’ambassadeur qui a regretté le fait que les ordres du jour trop surchargés des sommets empêchent des échanges sur des questions stratégiques, qui devraient retenir l’attention des chefs d’Etat.

Les réformes institutionnelles de l’UA sont appelées de tous les vœux parce que l’organisation est critiquée pour « son manque de crédibilité aux yeux des citoyens », « sa dépendance démocratique et financière aux bailleurs de fonds internationaux », a fait savoir Jean Baptiste Habyalimana.

Pour tenter de remédier à cette situation, les dirigeants africains avaient, lors du 25e sommet de l’UA, confié au président rwandais, Paul Kagame, de mener une étude sur la réforme constitutionnelle de l’organisation. Les grandes lignes de cette réforme avaient été présentées lors du sommet de janvier 2017 à Addis-Abeba, en Ethiopie. Il s’agissait d’un dispositif de gouvernance aux défis majeurs auxquels fait face l’UA.

Dans son rapport, le chef de l’Etat rwandais dénonçait l’échec constant des décisions de l’UA qui entraînaient une crise de mise en œuvre. C’est le cas des financements de l’institution assurés en bonne partie par des aides extérieures, une capacité de gestion limitée, une absence de responsabilité de rendement à tous les niveaux et des méthodes de travail inefficaces.

L’ambassadeur du Rwanda a été précédé, dans son exposé, par son homologue camerounais, Komidor Njimoluh, qui a développé le thème portant sur le témoignage et œuvres de la vie de Nelson Mandela, en présence du ministre de la Défense, Charles Richard Mondjo.

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: L'ambassadeur du Rwanda au Congo Photo 2: Une vue des participants

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