Université Marien-Ngouabi : confusion autour de la levée de la grève

Mardi 19 Décembre 2017 - 13:45

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La réunion tripartite organisée le 18 décembre, à la grande bibliothèque universitaire entre la direction rectorale, l’Intersyndicale et le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard, a accouché d’une souris.

L'issue à la crise qui paralyse l’université Marien-Ngouabi, depuis le 1er septembre, n’est peut-être pas pour bientôt. En effet, en dépit de l’optimisme de la direction rectorale de voir les activités reprendre dans cet unique établissement public d’enseignement supérieur du pays, les poches de résistance existent encore du côté des syndicalistes. « Dans l’esprit du relevé des conclusions, on a déjà payé le mois de juillet et le gouvernement fera des efforts pour les deux mois qui restent. Je pense que tout le monde ici est responsable, la grève a suffisamment mis du temps, ce n’est de l’intérêt de personne de continuer à rester à la maison», a expliqué le vice-recteur de l’université Marien-Ngouabi, Paul Louzolo-Kimbembé, précisant qu’il était optimiste pour la reprise même si aucune date n’a été retenue.

De son côté, l’Intersyndicale pense que les négociations doivent se poursuivre d’autant plus que le gouvernement n’a pas payé à temps le salaire du mois de juillet tel que retenu lors de la réunion du 10 novembre. « Il y a eu un relevé de conclusions, si la semaine qui suivait le 10 novembre le gouvernement versait un salaire et le ministre obtenait la garantie que toutes les fois que les fonctionnaires étaient payés, les agents de l’université pouvaient aussi bénéficier de leur salaire, alors nous pourrions signer un protocole d’accord et les activités devraient reprendre dès le versement du salaire dans la semaine du 13 au 18 novembre », a rappelé le président de l’Intersyndicale, Gabriel Bissanga.

Payer encore deux mois avant la fin de l’année

Selon l’esprit de la lettre de ce relevé de conclusions, le gouvernement devrait encore payer deux mois de salaire aux agents de l’université Marien-Ngouabi pour ramener les arriérés à trois mois. Ainsi, l’Intersyndicale souhaite l’application de toutes ces dispositions. « Le problème que nous cherchons aujourd’hui consiste à rentrer dans l’esprit de ce relevé de conclusions, c’est-à-dire que la tutelle nous propose ce qu’elle peut faire pour que nous y respectons. Si nous trouvons des mécanismes de terminer 2017 avec trois mois d’arriérés de salaire, ce serait vraiment très bon pour les travailleurs », a-t-il poursuivi.

Quelque peu harcelé par la presse, le président de l’Intersyndicale de l’université Marien-Ngouabi a indiqué que c’est le gouvernement qui a la clé de la bourse. « Nous ne sommes pas des jusqu’au-boutistes, mais nous insistons sur le fait que nous sommes avec la tutelle en train de chercher les mécanismes pour sortir de cette situation. La clé du problème ne dépend pas de nous, vous trouvez normal que nous ayons cinq mois d’arriérés de salaire? Avec quoi allons-nous vivre ? Nous avons aussi des charges», a lâché Gabriel Bissanga.

Des engagements non tenus

Dans son mot introductif, le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard, a rappelé que depuis le déclenchement de la grève par le personnel de l’université Marien-Ngouabi, de nombreux entretiens avaient déjà eu lieu. De même, un premier paiement a été effectué par l’Etat qui a versé une partie importante de la subvention due à l’université Marien-Ngouabi. Selon lui, le gouvernement a respecté son engagement consistant à verser un mois de salaire même si cela est arrivé un peu en retard par rapport au relevé de conclusions.

«Dans ce relevé de conclusions, des échéances avaient été bien indiquées, mais nous constatons qu’elles n’ont pas été respectées. Depuis quelques jours, le gouvernement a procédé au virement des salaires dus au personnel alors que les activités devraient déjà reprendre. Conformément à l’esprit et à la lettre de nos entretiens, il m’a paru naturel que nous puissions nous retrouver pour discuter de l’avenir immédiat de notre université », s’était-il exprimé.

Rappelons que l’université Marien-Ngouabi court de ce fait le risque d’une double année blanche car toutes les évaluations de l’année académique 2016-2017 ne se sont pas encore déroulées. Les nouveaux bacheliers, de leur côté, triment encore chez eux à la maison. Les étudiants réclament également des arriérés de bourse, estimés à onze mois.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 Le ministre Bruno Jean Richard Itoua présidant la tripartite/ Adiac Photo 2: La coordination de l’Intersyndical de l’UMNG/Adiac

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