Universités en Afrique : les experts appellent les gouvernements à améliorer leur image

Jeudi 13 Novembre 2014 - 12:30

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La question de l’image des universités africaines a fait l’objet d’un débat au début du mois de novembre dans le cadre de la Conférence économique africaine (CEA)

Intitulé « les universités africaines, vecteurs d’innovation et du développement », une table ronde a permis à l’économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement (BAD), Steve Kayizzi-Mugerwa,  d’appeler les gouvernements africains à tirer parti de l’intérêt croissant pour l’enseignement supérieur, en investissant les normes internationales pour les universités.

« Dans certains pays d’Afrique, des établissements qui ont le nom d’université suscitent un intérêt croissant », a-t-il relevé. Dans certains pays que je ne mentionnerai pas, j’ai trouvé une dizaine d’établissements auxquels le mot « université » était accolé. Ces établissements ne manquent pas d’attirer du monde, car tout le monde veut une éducation, mais ils ne semblent pas privilégier la qualité », a-t-il regretté.

Avant d’ajouter : «  Des Africains paient cher pour décrocher des diplômes, mais souvent ils constatent que ces titres ne leur servent à rien. Il faudrait donc former une coalition entre le gouvernement et le secteur public pour créer dans les pays les universités qui respectent les normes internationales et qui dispensent le type d’enseignement auquel aspirent les Africains, sans être contraints de se rendre à l’étranger ».

Le professeur Abdel kader a mentionné quant à lui, l’intérêt que manifesteraient des entrepreneurs pour investir dans l’enseignement supérieur. Mais il invite les gouvernements à jouer leur rôle, en repérant les investisseurs potentiels et en définissant des politiques susceptibles de créer des environnements porteurs pour un apprentissage novateur.

Pour le professeur Angelo Antonio Macuacua, vice-recteur de l’Université Aduardo Mondlane, au Mozambique, la collaboration avec les universités occidentales doit être privilégiée. La plupart des universités africaines n’étant pas équipées pour mener des travaux de recherche de qualité, a-t-il soutenu.

Le professeur George Yobe Kanyama-Phiri estime que pour que progressent la recherche et l’innovation au sein des universités africaines, l’évaluation de la performance des diplômés doit aller au-delà de l’obtention de bonnes notes et tenir compte également de l’esprit d’innovation dont il est fait preuve.

Le classement mondial des universités 2014 de l’organisation britannique Quacquarelli Symonds, classe l’université du Cap en Afrique du Sud au premier rang africain, mais au 141e rang mondial. 

Noël Ndong