Upads : « Point n’est besoin d’agiter le spectre de la guerre », déclare Pascal Tsaty Mabiala

Samedi 17 Janvier 2015 - 12:17

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Le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), Pascal Tsaty Mabiala a, le 16 janvier à Brazzaville, lors de la cérémonie de présentation des vœux à la presse congolaise, rassuré la population sur les spéculations faites autour d’un éventuel trouble à l’ordre public en 2016.

« Personne ne la souhaite ; en tout cas pas l’Upads, convaincus, nous sommes, que la guerre n’est pas le moyen de règlement des conflits. Il faut cependant craindre que ceux qui agitent le chiffon rouge ne soient les vrais pyromanes. Le Congo, comme l’a reconnu le président de la République, est un bien si précieux, qu’il n’est dans l’esprit de personne de le replonger dans une guerre absurde, aux conséquences incalculables. Que le peuple congolais se rassure de notre capacité à lui éviter des drames inutiles. Mais, en même temps, qu’il sache qu’avant le président Sassou il y a eu le Congo. Et après lui, il y aura le Congo », a affirmé Pascal Tsaty Mabiala.

En rappel aux évènements tragiques de 1997, l’Upads a condamné avec fermeté toutes formes d’actes de violence ayant pour but de ramener l’homme à l’état primitif, à la situation du maître et de l’esclave car, dit-elle, l’homme est un être de raison qui ne peut être utile à l’humanité que s’il exprime librement ce qu’il pense. À cet effet, ce parti de l’opposition a demandé aux professionnels des médias d’aider la démocratie congolaise à s’affirmer de manière définitive.

Ainsi, le principal parti de l’opposition s’insurge contre le tribalisme qui explique, selon lui, la non prise en compte de tous les cadres du pays et génère des frustrations qui ne permettent pas de garantir la cohésion nationale. « Le défaut d’unité, de partage, de solidarité, de justice, rend illusoire la paix prônée par le président de la République qui en a fait son crédo politique », indique le premier secrétaire de cette formation politique.

L’Upads dit non au dialogue inclusif

Engagé dans la lutte pour le maintien de l’ordre constitutionnel, cette formation politique s’est, par ailleurs, réjouie de la création du Front citoyen pour le maintien de l’ordre constitutionnel, regroupant les partis de l’opposition qui s’insurgent contre le changement de la Constitution. « Au Congo, dans sa quête inlassable d’unité, l’opposition vient de réussir un coup de maître en se rassemblant autour de ce Front républicain. Ce front appelle le président de la République à convoquer une concertation sur la préparation de l’élection présidentielle de 2016. Alors qu’on la croyait incapable d’un tel sursaut, c’est un démenti cinglant que l’opposition, désormais rassemblée, vient d’apporter à l’opinion nationale et internationale », s’exalte l’Upads.

Devant les confusions obstinées du Parti congolais du travail et ses alliés, qui interprètent « malicieusement » la loi fondamentale, l’Upads dit non à la participation à tout dialogue qui ne porterait pas exclusivement sur la préparation de l’élection présidentielle. « Autrement dit, que les partisans d’un dialogue inclusif ne comptent pas sur la participation de l’Upads qui limite strictement ce dialogue à un seul point : la gouvernance électorale, étant entendu que le maintien de l’ordre constitutionnel est non négociable ».

« L’année 2014 a été féconde pour l’Upads »

Au cours de l’année écoulée, le principal parti de l’opposition a couvert l’ensemble du territoire national de ses organes intermédiaires et de base. Les sessions du Conseil national et du bureau politique ont également été tenues, conformément aux statuts et règlement intérieur du parti. Concernant le débat sur l’ensemble des questions liées aux élections au Congo, l’Upads avait affirmé sa participation au processus électoral. « N’eussent été les graves dysfonctionnements constatés sur le terrain et la fraude massive, l’Upads aurait eu des résultats plus éloquents. Au reste, les structures du parti fonctionnent régulièrement, en dépit de quelques difficultés dues principalement à l’insuffisance de moyens financiers. Ce qui nous oblige de redoubler d’efforts en cette année charnière de l’élection présidentielle de 2016 », déclare le premier secrétaire.

Réaction sur le message de vœux du Président de la République

Pour l’Upads, le chef de l’exécutif a parlé pour l’essentiel, de la conjoncture économique liée à la chute du cours du baril du pétrole, de la priorité accordée au travail, du transport urbain à Brazzaville et Pointe-Noire, des institutions, du calendrier électoral pour 2016 et 2017, d’un probable arbitrage du peuple sur la question qui est sur toutes les lèvres des Congolais, à savoir le changement ou non de la Constitution. « Ce message tant attendu par tous n’a été, comme d’habitude, qu’une occasion supplémentaire d’étouffer le principal au profit de l’accessoire. Le président de la République, bénéficiaire de deux mandats consécutifs depuis 2002, ne nous dit toujours pas combien d’emplois ont été créés par lui en vue de résorber le chômage, devenu endémique et humiliant », a déclaré l’Upads.

Ce parti de l’opposition s’est également prononcé sur l’économie nationale qui n’est toujours pas diversifiée  et la forte dépendance de notre pays du pétrole ; la situation sociale des Congolais qui demeure un véritable supplice ; les mesures prises en faveur des fonctionnaires qui restent en-deçà et inexplicables pour un pays aussi pourvu en moyens budgétaires, dont la seule faiblesse est l’égoïsme et la préférence clanique de ses dirigeants. Il s’est enfin interrogé sur la pérennisation de la société de transport en voie de création, en dépit de l’inexistence des routes dans les centres urbains.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo1: Pascal Tsaty Mabiala s'adressant à la Presse Photo 2: Les représentants des partis invités à cette occasion