Urbanisation anarchique à Brazzaville : le cimetière du centre ville cohabite avec les habitations

Dimanche 2 Novembre 2014 - 13:00

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Le cimetière du centre-ville, comme plusieurs autres à Brazzaville, accuse un déficit d'espace. Le site est spolié par certains occupants qui foulent aux pieds le respect dû aux morts.

La situation est connue des autorités gouvernementales et municipales. Selon l’administrateur maire de Poto-Poto (3è arrondissement de Brazzaville), Jacques Elion, la balle revient aux autorités publiques. « Le gouvernement devrait prendre des mesures courageuses pour exproprier tout ce monde et qu’on puisse retrouver de l’espace pour les morts. Car il en manque pour enterrer les morts. Tout est occupé par les habitations ! Le conseil municipal a ce problème de cimetière entre ses mains depuis 10 ans. Aujourd’hui, on enterre plus dans des cimetières privés car c'est onéreux », a estimé Jacques Elion. Il a rappelé qu'une instruction avait été donnée par le président de la République de ne plus construire à côté des cimetières ; à l’entrée de l’École militaire préparatoire général Leclerc, communément appelée école des cadets. Il était donc  demandé à quiconque de pouvoir libérer les lieux.

Le début a été raté, il était souhaitable de réserver de larges emprises entre les habitations et l’espace réservé au cimetière.  Malheureusément, il y a quelques années, à en croire certains témoignages,  les alentours étaient de ces endroits sacrés étaient vides, mais avec l’effet de l’exode rural et le désir ardent de posséder une maison au centre-ville, nombre de Congolais se sont appropriés des espaces,  sans être interpellés.

Des mesures courageuses s’imposent car c’est un cimetière qui se trouve dans une situation de spoliation. Il est juxtaposé par des immeubles de haut standing qui ne cessent de pousser.

C’est dans ce cimetière du centre-ville que le ministre des Hydrocarbures, André Raphaël Loemba, a déposé le 1er novembre, une gerbe de fleurs au nom du gouvernement, à l’occasion de la fête des Saints.

« Il ne faudrait pas que nous pensions une fois qu’ils sont partis, que nous devons les oublier. Nous devons nous souvenir que c’est une direction qui est faite pour tout le monde. Il s’agit là de notre oméga », a-t-il déclaré,  après avoir déposé la gerbe de fleur sur la tombe d’une victime des explosions meurtrières du 4 mars 2012.

Le représentant du gouvernement a rappelé aux familles d’entretenir régulièrement les tombes qui, a-t-il indiqué, sont des monuments, représentant les défunts, et de ne pas attendre uniquement le 1er Novembre.

Notons que le 1er novembre est par tradition  la fête des Saints, selon le calendrier catholique. À l’accoutumée, cette journée est une occasion pour les vivants de rendre hommage aux morts. Ainsi, les cimetières de Brazzaville ont été envahis par les amis et parents venus nettoyer les tombes et déposer des de fleur sur la tombe d'un être cher. Le sort du cimetière du centre-ville où ont été ensevelis les victimes du crash de l’avion de l’UTA et du drame du 4 mars, revient à l'occasion à la mémoire collective. comme un lieu inoubliable.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

photo 1: le cimetière derrière les habitations, photo Adiac photo 2: l'hommage du gouvernement, photo Adiac