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Vacances scolaires : où vont se recréer les enfants ?

Lundi 21 Juillet 2014 - 9:37

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Etant donné que la construction architecturale et la configuration de bon nombre de nos villes souffrent d’un déficit en espaces de divertissement et d’encadrement social normatif des enfants et des jeunes, notamment des Park sociaux pour leur épanouissement moral après avoir passé près de neuf mois de scolarité, il devient impératif que soient interpellés à la fois ceux qui ont la charge de tracer les plans directeurs de nos villes, des gestionnaires de celles-ci et aussi des autorités en charge des questions de la jeunesse. Car comment moraliser les gamins lorsque ce qu’ils reçoivent comme éducation ne se passe pas dans des cadres construits, structurés et ayant bien des équipements adéquats pour des besoins divers d’enfants ?

Les congés scolaires sont là et il est question que les enfants se débarrassent des stress des tableaux noirs, des devoirs et autres évaluations pédagogiques et aussi d’une certaine rigueur de certains établissements scolaires. D’où cette question de distraction d’enfants devient une urgence à régler surtout dans ces derniers temps où l’occupation des parcelles d’habitations et la galopante démographie dans nos villes sont en train d’atteindre leur vitesse de croisière. Où sont les urbanistes et topographes, lorsqu’on sait que le syndrome de construire sans prévoir les espaces de récréation des enfants et même d’autres espaces du genre jardins publics a atteint aussi des arrondissements périphériques nouvellement créés ?

Prenez par exemple, les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire avec des nouveaux arrondissements qui sont respectivement pour le compte de Brazzaville, Djiri et Madibou ; et pour le compte de Pointe-Noire, Mongo-Mpoukou et Ngoyo, rien ne présage les espaces publics sur lesquels seront bâtis ces lieux d’encadrement et d’épanouissement des jeunes. On assiste plutôt aux querelles interminables des occupations anarchiques des terrains de parcelles par des particuliers pour qui ces Park des jeunes ne sont pas une préoccupation.

Et par manque de ces espaces de jouissance et d’encadrement social des enfants, on assiste sporadiquement à des volontés non contrôlées de certaines écoles privées, de certaines sociétés et associations humanitaires et de certaines personnalités de pouvoir regrouper tant soit peu quelques enfants pour des excursions, des kermi-vacances, des foires des enfants et autres. Et cela n’a pas d’effet de généralité ni de pérennité à cause de la cruciale question de la prise en charge des enfants. 

Alors, la conséquence immédiate de ce déficit d’endroits de divertissement des jeunes dans nos villes, c’est le libre accès au phénomène destructeur des enfants appelé « vidéo-club ». Ces gamins ouvrent ces espaces pour tout projeter, notamment la criminalité, la pornographie, l’immoralité, l’incivisme et autres. Pire encore, là où devraient être construits des Park pour distraction d’enfants se construisent des conteneurs à boisson alcoolisée, des boîtes de nuit, des bars et buvettes, et des églises de réveil à forte nuisance sonore. Ainsi donc la tentative est grande pour un enfant de 13 ans de se livrer soit à la sexualité non préparée soit à la bière. Ces choses-là, pourtant dangereuses pour les enfants, sont passées pour  de vraies distractions de nos enfants pendant les périodes de congés scolaires par manque d’endroits idéaux.

Une chose est vraie à Brazzaville, Pointe-Noire, Etoumbi, Dolisie, Ouesso, Owando, Makoua, Nkayi et dans d’autres villes, il est triste de voir des gamins dont l’âge compris entre 14 et 17 ans  se livrer à la bière sans limite sur les artères principales de ces villes et ceci jusqu’aux heures tardives. Ces gamins sont contraints d’occuper certaines portions des artères et rues pour se livrer à n’importe quelle discipline sportive. Et quelques uns parmi eux lorsqu’ils sont interrogés, répondent, « où irons-nous nous distraire ? ». Or si ces espaces existaient, de gré ou de force certains gamins par effet d’enthousiasme  préféreraient être là que d’aller boire  de l’alcool dans les buvettes. Encore que les parents sont appelés à prendre leur responsabilité, car ce n’est pas parce qu’il y a manque de vrais cadres de socialisation des enfants pendant les congés scolaires que les enfants sont autorisés à faire  n’importe quoi.

L’urgence est là, ces espaces de distraction et d’encadrement manquent, alors est-il trop tard pour les avoir ?

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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