Vatican : recevant les ambassadeurs, le pape a condamné le djihadisme

Mardi 10 Janvier 2017 - 12:00

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Les guerres continuent de sévir et de faire des morts inutiles ; les religions devraient œuvrer à leur extinction, pas à les attiser.

Les ambassadeurs accrédités au Saint-Siège ont sacrifié lundi matin au rite traditionnel de présentation des vœux de Nouvel An au Souverain pontife. Celui-ci, là aussi c’est une tradition, a consacré son discours de circonstance au thème de la paix, à laquelle les représentants des Nations sont invités à œuvrer en priorité. Il a énuméré les faits marquants de l’année 2016 dans lesquels le Saint-Siège s’est illustré pour appeler à un monde de plus grande coexistence pacifique entre les nations et entre les peuples.

« Chers Ambassadeurs, a dit le Pape, il y a un siècle, le monde se trouvait en plein dans le premier conflit mondial. Un massacre inutile, où les nouvelles techniques de combat semaient la mort et causaient d’effroyables souffrances aux populations civiles sans défense ». Mais, a-t-il déploré, si « cent années après, de nombreuses régions du monde peuvent dire avoir bénéficié de périodes prolongées de paix, qui ont favorisé l’opportunité d’un développement économique et des formes de bien-être sans précédents », « des millions de personnes vivent encore au centre de conflits insensés… Nous sommes fréquemment accablés par des images de mort », par le drame « des réfugiés qui fuient la guerre ou des migrants qui périssent tragiquement ».

Reprenant un thème qui lui est cher, sur les croyants qui devraient être des artisans de paix, le pape François a condamné les violences liées à l’extrémisme religieux. Il s’agit pour lui d’une « folie homicide qui abuse du nom de Dieu ». Le Souverain pontife a rappelé qu’une telle folie « a fauché encore l’année dernière de nombreuses victimes dans différents pays, en Afghanistan, Bengladesh, Belgique, Burkina Faso, Egypte, France, Allemagne, Jordanie, Irak, Nigeria, Pakistan, Etats-Unis d’Amérique, Tunisie et Turquie. Ce sont des gestes vils, qui utilisent des enfants pour tuer, comme au Nigéria »…

Le Saint-Père en est convaincu : « Le terrorisme fondamentaliste est un fruit d’une grave misère spirituelle, à laquelle est souvent liée aussi une grande pauvreté sociale ». Il appelle les décideurs politiques à ne « pas se limiter à garantir la sécurité de (leurs) citoyens – ce qui peut facilement reconduire à un simple “vivre tranquille”- mais aussi se faire véritable promoteur et artisan de paix », « une “vertu active” qui demande l’engagement et la collaboration de chaque personne et du corps social tout entier dans son ensemble… ».

Il a conclu son discours en rappelant que la paix était un don de Dieu à rechercher et à consolider toujours. Et que le chrétien, mais d’une manière générale aussi le croyant, devait y collaborer en l’invoquant dans sa prière. « Dans la liturgie nous prononçons la salutation “que la paix soit avec vous”. Par cette expression, gage d’abondantes bénédictions divines, je renouvelle à chacun de vous (…) mes vœux les plus sincères pour l’année nouvelle », a dit le Pape.

Les vœux des ambassadeurs ont été exprimés – en français, langue de la diplomatie vaticane – par l’ambassadeur d’Angola au Saint-Siège, Armindo Fernandes do Espírito Santo Vieira, qui est le doyen du corps diplomatique. Parlant des flux migratoires, le diplomate a soutenu qu’il était nécessaire « de voir l'être humain dans une optique intégrale… La communauté internationale a œuvré pour trouver des solutions efficaces, consciente que les migrations ne sont pas un phénomène spécifique mais une condition humaine qui implique le monde comme système ».

A rappeler qu’au 31 décembre dernier, il y avait 182 Etats qui entretenaient des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Le 23 novembre 2016 est entré en vigueur un avenant à un accord de 1828 entre le Saint-Siège et la France. Le Saint-Siège se réjouit que l’année 2016 ait aussi vu des accords bilatéraux signés ou ratifiés, pour la reconnaissance du statut juridique de l’Eglise dans des pays comme la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine ou encore le Bénin.

Lucien Mpama

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