Opinion

  • Éditorial

Vautours

Vendredi 27 Juin 2014 - 1:17

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ils sont plus que jamais présents sur la scène internationale ces sinistres « fonds vautours » qui amassent d’immenses fortunes en rachetant à vil prix la dette des États surendettés pour, ensuite, en exiger le paiement assorti d’intérêts aberrants devant des tribunaux américains plus que complaisants. La preuve nous en est fournie par l’un de ces voyous de la finance internationale, le fonds NML de Paul Singer, qui a racheté en 2008 pour 48,7 millions de dollars de titres en défaut de la dette argentine et qui vient d’obtenir d’un juge américain la somme fabuleuse de 832 millions de dollars, soit un gain de 1 608% en six ans !

Nous ne saurions trop conseiller à ceux de nos lecteurs qui parcourent ces quelques lignes de se rendre sur le site internet du journal français Le Monde afin de méditer le long communiqué que la présidence de l’Argentine a publié mercredi en page 7 de ce quotidien. Ils mesureront à quel point les « fonds vautours » menacent, aujourd’hui plus encore qu’hier, la vie de dizaines de millions d’être humains en ruinant purement et simplement les pays où ils vivent. Et, comme nous, ils en viendront à la conclusion que les propriétaires de ces institutions crapuleuses devraient être traduits au plus vite pour crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale.

Le Congo, qui fut agressé des années durant par les « fonds vautours » et qui a pu sortir de leurs serres au terme de batailles épiques, sait mieux que personne le danger extrême que présente l’accumulation inconsidérée de dettes par un État. Alors que son économie s’est redressée au prix des lourds sacrifices consentis par son peuple et qu’il figure désormais parmi les bons élèves de l’Afrique, ses dirigeants doivent plus que jamais veiller à ce que ses finances publiques soient saines, équilibrées, gérées, comme on dit, « en bon père de famille ». L’exemple tragique de l’Argentine est là, en effet, pour démontrer que dans la jungle internationale sont tapis, dissimulés, à l’affut, des entreprises sans foi ni loi dont le profit est le seul objectif et pour qui la vie humaine ne compte pas.

Plus que jamais la maîtrise de la dette publique, dont dépend l’amélioration de la notation internationale du Congo et plus encore la poursuite de sa marche en avant sur la voie du progrès, s’impose à nous comme un impératif catégorique.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer
▶ 9/4/2024 | Calculs
▶ 8/4/2024 | Feu de tout bois
▶ 7/4/2024 | Voisinage
▶ 4/4/2024 | En attente