Vie associative : les femmes de l’AED optent pour le changement de la Constitution

Lundi 2 Juin 2014 - 17:13

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Plus de 1.500 femmes, membres de l’Association espérance et développement (AED) ont, lors d’un forum qui s'est tenu le 31 mai, au siège de l’arrondissement 4 Loandjili, haussé la voix pour demander le changement de la Constitution du 20 janvier 2002

Depuis quelque temps, la République du Congo est animée par un débat qui passionne toutes les forces vives du pays, à savoir le changement de la Constitution. À Pointe-Noire, la situation reste timide pendant que d’autres départements ont donné leur avis à ce sujet.

Fortement mobilisées, les femmes de l’AED ont exprimé à haute voix ce que les autres disent tout bas : « La Constitution du 20 janvier 2002 a été élaborée dans un contexte post-conflit du fait que le Congo sortait d’une guerre, de même que cette constitution, tout comme celles antérieures, est calquée sur le modèle occidental et ne prend nullement en compte les réalités de l’environnement social du pays. »

Grâce aux enseignements de Frank Schiolo, le conférencier, les femmes de l’AED ont pu comprendre les forces et faiblesses de la Constitution du 20 janvier 2002, l’historique de la vie constitutionnelle de leur pays de l’indépendance jusqu’à nos jours. Et surtout, elles ont pu trouver une réponse à l’épineuse question : pourquoi faut-il aller vers une nouvelle République et par voie de fait, vers un changement de Constitution ?

Après débats et échanges, ces femmes ont compris une chose : « Lorsqu’une personne perd les élections présidentielles, elle perd tout et sur toute la ligne. Or l’histoire a prouvé que tout au long de notre passé politique, ces règles prétendues démocratiques ont été source de nombreuses frustrations et de guerres dans le pays. »     

En effet, cela leur a permis de dire sans complexe, que le dispositif institutionnel existant, ainsi que les règles démocratiques, méritent d’être améliorés afin d’intégrer les aspirations nouvelles du peuple congolais, leurs us et coutumes tout en réservant une place de choix aux notables du pays. Fortes de ces constats, les femmes de l’AED ont respectueusement demandé au président de la République d'opter pour le changement de la Constitution et la construction d’une nouvelle République. « Une nouvelle Constitution qui devrait intégrer les traditions, us et coutumes des Congolais, et qui devrait également mettre en orbite, la construction du pays », ont-elles résumé.

Dans son message, Roger Paka, président de l'association AED, a rappelé que le Congo devrait s’imprégner au plus profond des valeurs bantous, de même que ses constitutions afin d’éviter de tomber dans les mêmes erreurs. « Il est temps de mettre fin à ce cycle de plagiat qui certainement conduit le pays aux erreurs », a-t-il dit  

Rappelons que l’AED a été créée en 2007. À son actif, l’association a déjà mené plusieurs activités dans le cadre social. Étant une association politique, le débat sur le changement de la Constitution ne pouvait lui échapper, car il s’agit d’un problème d’intérêt national qui va déterminer le devenir du pays.

 

Hugues Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

Les femmes de l'AED en pleine activité sur le changement de la Constitution. crédit photo"ADIAC"