Vie des clubs : l’évêque Pascal Mukuna démissionne du FC Renaissance

Samedi 13 Octobre 2018 - 18:07

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 Au cours d'une reunion le 11 octobre, avec les présidents des sections, des supporters et les membres de l'actuel comité, le président de l'équipe Orange de la capitale a jeté l'éponge, assurant toutefois qu'il restait simple administrateur.

Depuis la raclée que Mazembe lui a infligée (0-6), le FC Renaissance du Congo a basculé dans une profonde crise qui risque, si on n’y prend garde, de l'emporter. Les supporters ont encore du mal à digérer cette humiliation, adoptant un profil bas. Dans les échanges entre eux dans les lieux publics, c’est à peine qu’ils donnent de la voix, eux dont la volubilité était devenue presque un trait de caractère. À la réunion tenue le 11 octobre au siège du club, au lendemain du match contre les Corbeaux lushois, les supporters ont déversé leur bile sur le président-évêque, Pascal Mukuna, qu’ils tiennent pour principal responsable des contre-performances enregistrées par leur équipe à la présente édition de la Linafoot.

Après une défaite contre FC Rangers en première journée (0-2) et un nul blanc arraché face à Dragons, les Renais ont succombé corps et biens face à l'ogre du football congolais, le TP Mazembe, fraîchement éliminé de la Ligue africaine des champions.  En trois sorties en ce début de la 24e édition de la Linafoot, le club Orange n’a glané qu’un petit point. Et dire que rien ne présage une bonne suite de la compétition lorsqu’on sait que ses prochains adversaires (V.Club et DCMP) ne sont pas des enfants de chœur. D’où, il fallait impérativement arrêter l’hémorragie en essayant de trouver la formule susceptible de recréer l’équilibre au sein du club. Cela explique la réunion tenue par l’évêque Pascal Mukuna qui a voulu échanger avec les supporters autour des défis qui se dressent devant l’équipe. En lieu et place d’un échange responsable, la rencontre s’est vite transformée en un lieu de règlement de comptes.

L’évêque-président n’a hélas pas échappé à la vindicte des supporters courroucés qui tenaient à lui faire la peau. Conspué, vilipendé et même outragé par ceux-là même qui, hier encore, l’avaient porté en triomphe, l’évêque Pascal Mukuna n’ a eu que ses yeux pour pleurer. Il n’a pas pu supporter l’opprobre.  « Je quitte les fonctions de président du FC Renaissance du Congo mais reste simple administrateur de l’équipe », a-t-il lâché devant une assistance chauffée à blanc pour qui il fallait jeter le bébé avec l'eau du bain. Dans un speech teinté d’émotion, l’homme de Dieu, converti encadreur d’un club sportif, s’est dit préoccupé d’être taxé aujourd’hui d’auteur des malheurs qui frappent le FC Renaissance du Congo pour lequel il s’est investi personnellement jusqu’à puiser dans ses propres ressources afin d'en faire un club pouvant rivaliser avec les grands de la capitale. Dans la foulée, il a demandé pardon aux uns et autres si, dans sa gestion, il aurait touché la sensibilité de certaines personnes.  « Il est temps pour les supporters de se prendre en charge pour la poursuite du championnat, en engageant toutes les dépenses comptant pour la gestion quotidienne de l’équipe », a-t-il lâché. 

Le retrait de Pascal Mukuna de la direction du club Orange intervient dans un contexte de crise entretenu par des querelles intestines avec, à la clé, la marginalisation d’Antoine Musanganya et de Roger N’Singi, deux cofondateurs du club que l’évêque-président aurait délibérément éloignés pour rester seul maître à bord. Outre l’exclusion de ces deux gestionnaires, motivée selon certaines langues par leur absentéisme et leurs retards de cotisation, Pascal Mukuna a également décidé de suspendre la section des supporters de Barumbu pour incivisme au stade. Ce qui n’a fait qu’exacerber la tension au sein du club qui, entre-temps, s’est débarrassé de son entraîneur et de la quasi-totalité de ses joueurs en fin de contrat.

Une catégorie des supporters constituée des présidents sectionnaires n’a pas digéré la démission de l’évêque-président, le priant de ne pas laisser l’équipe dans la rue. « Le club a encore besoin de toi », ont-ils clamé avant que la réunion ne se termine en queue de poisson. Notons que Pascal Mukuna était président à la genèse de l’équipe en 2014 après la scission avec Daring Club Motema Pembe. Il venait à peine d’être réélu à la tête de la formation kinoise pour un mandat de trois ans après la mise à l' écart de deux autres cofondateurs, Roger Nsingi et Antoine Musanganya.

       

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Évêque Pascal Mukuna

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