Vie des partis : le PPRD à l’heure des questionnements

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) est très préoccupé par la tournure que prennent les événements à l’heure où Joseph Kabila est en passe de rendre le tablier après l‘expiration de ses deux mandats constitutionnels. L’heure est aux cogitations au sein du parti présidentiel en quête d’une formule idoine pour garantir une sortie heureuse à l’actuel chef de l’État avec, à la clé, la recherche de l’homme providentiel capable de lui succéder. En tout cas, à défaut d’un troisième mandat de Joseph Kabila qui a tout l’air de se muer en une vue de l’esprit, ses partisans devisent déjà sur l’après 2016. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire le congrès que s’apprête de tenir le PPRD avec, sur le tapis, des questionnements en rapport avec les enjeux de l’heure.

D’après des indiscrétions, il appert que c’est le secrétaire général de cette formation politique, Evariste Boshab, qui aurait pris une telle initiative battant ainsi le rappel des troupes à l’heure où l‘équation semble se corser sur l’avenir immédiat du parti mais aussi de la majorité présidentielle. Outre les considérations inhérentes à la marche du PPRD, il va sans dire que la question du dauphin de Joseph Kabila à la présidentielle de 2016 risque de monopoliser le débat au regard de l’intérêt que revêt cette problématique.

À ce jour, le dilemme persiste quant au choix de celui qui pourrait mieux traduire les ambitions du parti dans la perspective de la présidentielle de 2016. Joseph Kabila lui-même n’a jamais dévoilé le nom de cet oiseau rare censé être déniché dans son cercle restreint pour poursuivre l’œuvre de reconstruction qu’il a amorcée. Marchant à contre-courant de ceux qui ont toujours pensé qu’il était trop tôt pour engager un tel débat, le PPRD entend devancer les évènements en jouant carte sur table. Cependant,  l’étau semble se resserrer sur Joseph Kabila qui n’a plus assez de marge de manœuvre pour repousser les échéances électorales déjà fixées par la Céni et sur lesquelles l’opposition et la communauté internationale veillent au grain.

Entre-temps, il nous revient que la lutte est âpre entre cadres du PPRD dont certains se verraient déjà dans la peau du candidat président de la République en 2016, si jamais l’option d’un troisième mandat de Joseph venait à être définitivement abandonnée. Des noms sont cités comme virtuels dauphins à commencer par Matata Ponyo qui a le mérite d’avoir un bilan à défendre comme en témoigne la maîtrise du cadre macro-économique dont il a fait preuve durant son mandat à la tête de l’exécutif national. Aubin Minaku et Évariste Boshab l’attendent aux entournures même s’ils n’ont pas une grande stature au plan international là où Matata Ponyo a eu à tisser sa toile en se ménageant des entrées dans le cercle fermé des bailleurs de fond. C’est autant dire que la guerre est déjà enclenchée au sein du parti présidentiel pour succéder au Raïs qui continue à rester aphone sur le sujet.

Maints observateurs parient sur le fait que cette absence de leadership au sein du PPRD risque d’emporter la majorité présidentielle à l’heure où des alliés importants tels que le Palu et le MSR ne font plus mystère sur leurs intentions de lorgner ailleurs.