Vie des partis : l’opposition congolaise réagit au message du président de la République sur l’état de la nation

Mardi 20 Août 2013 - 12:24

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Dans une déclaration rendue publique le 17 août à Brazzaville, le collectif des partis de l’opposition signataire de la déclaration du 17 août 2012 a  réagi négativement au dernier message du chef de l’État sur l’état de la nation. Contre toute attente, l’opposition tient mordicus à la tenue des états généraux de la nation

Réunie autour de Mathias Dzon, Guy Romain Kinfoussia, Clément Miérassa et de bien d’autres responsables à l’occasion du premier anniversaire de la signature de la déclaration du 17 août 2012, cette coalition des partis de l’opposition a critiqué sans détour le message du chef de l’État. Sur le volet politique, l’opposition congolaise a épinglé plusieurs aspects. Elle a d’abord rejeté en bloc toutes les démarches politiques entreprises par le gouvernement visant la bonne marche de la démocratie avant de méconnaître sur toute la ligne la concertation de Dolisie. Pour cette frange de l’opposition radicale, l’unique voie de recours pour sauver le Congo dans la présumée crise reste la convocation en urgence des états généraux de la nation, sa principale revendication jamais obtenue depuis plus d’une année.

À propos de l’émergence supposée du Congo à l’horizon 2025, le collectif des partis de l’opposition a affirmé que le Congo ne replissait aucun critère pour devenir pays émergent. Les opposants ont soutenu leur argumentation en s’appuyant sur les neuf critères à remplir pour devenir pays émergent, développés par Antoine Van Agttmael, spécialiste des marchés financiers. En effet, pour ce spécialiste, pour qu’un pays devienne émergent il lui faut remplir un certain nombre de critères, entre autres la rapidité du processus d’industrialisation, la taille du marché et de ses entreprises, l’identification de de l’origine nationale des 100 plus grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard de dollars, dont au moins 10% destinés à l’exportation. Il faut ajouter parmi ces critères, un taux de PIB par habitant supérieur à la moyenne mondiale et à celle des pays les plus riches, voisin de 8%, ainsi que le degré de liquidité de l’économie, le niveau de la corruption et la capitalisation boursière.

Au cours de cette rencontre citoyenne, les opposants ont aussi critiqué avec force la présumée révision de la constitution, le recensement administratif spécial en cours, la gestion des revenus pétroliers et bien d’autres questions. En résumé, pour le collectif des partis de l’opposition, le Congo traverse actuellement une crise multidimensionnelle dont l’unique solution reste la tenue en urgence des états généraux de la nation.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Photo : Une vue des opposants pendant la cérémonie. (© DR)