Vie publique : Casimir Bathia revendique « rupture et vérité » pour Boko-Songho

Mardi 14 Février 2017 - 17:45

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Au seuil d’une année électorale 2017, le professeur de l’académie de Versailles, distingué parmi la diaspora congolaise en France, a animé le 12 février une conférence publique à Boko-Songho, dans la Bouenza. Dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville, Casimir Bathia souhaite « vérité et rupture » pour ce district et pour le Congo.

Les Dépêches de Brazzaville : Vous avez effectué une descente à Boko-Songho, à l’occasion de laquelle vous avez parlé à la population de ce district. De quoi était-il question ?

Casimir Bathia  : Oui je viens de Boko-Songho pour la énième fois, où j’ai organisé une conférence publique en présence de la population locale, pour mesurer le ressenti de l’action publique. Il s’agissait aussi, surtout, de s’imprégner des difficultés auxquelles ces populations sont confrontées au quotidien. Des difficultés à la fois culturelles, sanitaires, de route et autres difficultés concernant la vie en général. J’ai la chance d’avoir bénéficié, lors de cette conférence, de l’appui d’un ami, le député Cyr Ebina, avec qui je partage des mêmes valeurs et caressons l’ambition de développer un projet commun dans le cadre de la vision du Congo de demain.

L.D.B : Comment aviez-vous ressenti la réaction ou encore l’adhésion des populations locales face à cette action publique ?

Il y a deux ans que je collabore avec cette population. Pour une fois, j’ai été impressionné par l’action publique que le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso est en train de réaliser dans le pays, pour booster cette grande impulsion nationale. Boko-Songo est une localité qui se situe dans un isolat, tant au plan géographique, sociologique qu’économique. Cette contrée pourtant bien connue pour sa richesse naturelle, notamment pour ses minerais, mais dont la population se sent délaissée. À Boko-Songho, lorsqu’il y a un cas d’urgence, l’ambulance ne peut y arriver en moins d’une heure de temps. Certes le département de la Bouenza s’est modernisé, notamment Madingou et Nkayi, à la faveur de la municipalisation accélérée, mais Boko-Songho reste encore dans un isolat.

L.D.B : Votre conférence à Boko-Songho s’inscrivait dans la suite des actions que vous poursuivez, pouvez-vous nous décliner quelques-unes de ces actions ?

C.B : Cette conférence s’inscrivait dans une suite logique, parce que je pense que dans un proche avenir, si la population me faisait confiance, je l’accompagnerai à mieux s’organiser afin que les ONG qui pourraient arriver pour nous aider à avancer, puissent trouver des associations locales dignes sur le terrain. Si demain je peux bénéficier de la confiance de la population, je suis déjà prêt, tant au Congo, qu’en France et au niveau local, pour impulser cette population et favoriser l’accès des ONG et des investisseurs qui aideront Boko-Songo à sortir de son isolement et de l’anonymat.

L.D.B : C’est dire que vous vous porterez candidat aux  élections législatives qui pointent à l’horizon ?

CB : Je n’ai pas toutes les clés à la question que vous me poser. Je suis membre de la fédération PCT France. D’après les principes de notre parti, c’est le comité d’investiture qui décide du choix des candidats. Etant déjà en contact permanent avec les populations, si jamais le parti me faisait confiance, je suis prêt à tous les niveaux. Au plan international, je travaille depuis un bout de temps avec quelques organismes internationaux œuvrant dans le domaine de la santé publique. Avec ces institutions, je voudrais constituer un réseau afin de sortir ce district de l’ornière. Nous avons aussi, avec mon collègue Juste Macaire Owondo, co-signé un document que nous appelons les élus de demain. Je suis donc prêt à donner à cette localité un nouveau visage.

LDB : Vous dites avoir en commun avec le député Cyr Ebina, une même vision pour le Congo de demain, celle-ci porte sur quoi ?

C.B : L’honorable Cyr Ebina est un ami avec qui nous travaillons ensemble. C’est vrai que je réside à Paris et lui il est ici à Brazzaville, mais nous pensons que les parlementaires doivent utiliser tous leurs outils afin de donner à l’action publique son vrai sens. Le député d’Ignié, Cyr Ebina et moi, pensons surtout qu’il faille qu’un élu soit un homme de terrain, comme il le fait toujours dans sa circonscription électorale. C’est à mon avis, l’un des députés les plus dynamiques et visibles sur le terrain. Il le fait à juste titre, parce qu’un élu national doit être un homme de terrain, même si sa mission première est de voter les lois. Le député doit être ce monsieur ou cette dame qui rassure, qui créé les conditions nécessaires à ce que les investisseurs privés viennent s’installer dans sa circonscription. Au Congo cela parait encore étrange, mais sous d’autres cieux, cela est monnaie courante. Nous voulons donc former un groupe d’élus qui puissent concilier la vie politique avec la vie économique.

L.D.B : Pour finir, un mot sur ce Congo qui s’est engagé dans un mouvement de rupture. Vous y croyez ?

C.B : Oui, j’y crois énormément. Seulement le capital le plus important d’une société qui se dynamise n’est pas uniquement l’argent, mais plutôt des hommes. Je crois à la rupture, mais avec des hommes de qualité, surtout avec des élus dignes et dynamiques sur le terrain.

 

Propos recueillis par Thierry Noungou et Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Casimir Bathia, crédit Adiac

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