VIH/Sida : la « double détente » qui pourrait stopper la maladie

Mercredi 26 Juillet 2017 - 20:00

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Les résultats d’un vaccin expérimental présentés par les scientifiques à la conférence internationale de recherche sur le Sida à Paris, le 25 juillet, peuvent redonner espoir. Pourtant si ce vaccin-test dit à « double détente » doit demain être disponible, les subventions sur la recherche qui ont fait débat à Paris nécessitent de demeurer constantes. 

Le rêve est partagé par tous, un monde sans VIH/sida d’ici 2030 comme le scandent les agences internationales compétentes. De fil en aiguille, l’espoir de stopper une maladie, qui a contaminé 76 millions de personnes et tué 35 millions de personnes, depuis son apparition en 1983, semble se déterminer.

À Paris, les scientifiques l’ont encore prouvé avec l’expérimentation du vaccin-test à double détente. Expérimenté sur 393 volontaires vivant aux Etats-Unis, au Rwanda, en Ouganda, Afrique du Sud et Thaïlande, le vaccin a permis la production d’anticorps, c'est-à-dire « une réponse immunitaire » chez tous les volontaires.

Le Pr Dan Barouch, directeur du centre de recherche sur la virologie et les vaccins à Boston, explique que « ces données prometteuses, combinées aux avancées d’autres chercheurs dans ce domaine, autorisent à être de nouveau optimiste quant à la possibilité de développer un vaccin contre le VIH ».

Pour comprendre comment le produit agira sur le virus, le Pr Dan Barouch développe que le vaccin mettra le système immunitaire en alerte en y introduisant un virus ordinaire de rhume. Ce dernier sera ensuite dopé avec une protéine se trouvant sur l’enveloppe du VIH pour déclencher une réaction de l’organisme. Même si les résultats sont déjà probants, le scientifique prévient quand même que d’autres études doivent être réalisées à plus grande échelle.  

La prochaine étape, souligne-t-on, est de réaliser des tests sur des volontaires appartenant à un groupe présentant un risque élevé de contracter le Sida. Des tests qui pourraient débuter dès « fin 2017 ou début 2018 ». En attendant, ce vaccin suscite l’espoir autant que le HVTN 702, un autre vaccin lancé en novembre 2016 en Afrique du Sud et qui sera testé sur plus de 5.000 personnes.

Si l’espoir demeure avec ces avancées scientifiques, les inquiétudes sont à trouver dans les remous observés ces derniers mois sur la réduction des budgets affectés à la recherche scientifique notamment par les Etats-Unis de Donald Trump. Avec deux-tiers des financements internationaux, la baisse budgétaire risquerait de réduire d’un milliard leur contribution de 4,9 milliards de dollars dans le financement de la recherche scientifique.

Le combat contre le VIH/sida va décidément vers la fin, mais sans la recherche, l’espoir risque de s’étioler, ont clamé les scientifiques à Paris, lors de la clôture de la conférence internationale. 

Quentin Loubou

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