VIH/sida : le Congo et le Brésil évaluent la première étape de leur coopération

Lundi 19 Mai 2014 - 15:45

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En mission de travail à Brazzaville depuis le 12 mai, la délégation de l’Agence brésilienne de coopération a échangé le 16 mai, avec la partie congolaise représentée par la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), Marie Franck Puruhence

Objet d’un protocole d’accord conclu en 2011, la première phase du projet « Renforcement de la réponse nationale au VIH/sida au Congo », consacrée aux voyages d’études et d’échanges d’expérience des cadres congolais et brésiliens dans le domaine de la santé, notamment dans la lutte contre le VIH en faveur des populations vulnérables, est arrivée à son terme. En effet, après avoir effectué cinq voyages au pays du Roi Pélé, entre 2012 et avril 2014, pour s’imprégner de l’expérience brésilienne en matière de lutte contre le VIH, le sida, les Infections sexuellement transmissibles (IST) et les hépatites, les cadres et leaders de la société civile congolaise ont échangé la semaine dernière avec leurs collègues du Brésil.

Le projet consistait, entre autres, à l’identification des groupes clés tels que : les professionnels du sexe, les jeunes, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (les homosexuels) et les usagers des drogues intraveineuses. Il y avait aussi des questions liées aux laboratoires et aux résistances en ce qui concerne les antirétroviraux. Selon l’assistant à la réponse de la société civile au secrétariat exécutif permanent du CNLS, Alexis-Vincent de Paul Boyoko, la délégation brésilienne est venue aussi s’imprégner de l’expérience congolaise. « Ils sont très émus de la manière dont la réponse du Congo est organisée et du fait que celui qui est à la tête du CNLS, qui est un organe de coordination et d’orientation de la lutte contre le sida, est le président de la République. Cette délégation a également apprécié la stratégie de lutte contre le sida en milieu de prostitution au Congo, y compris les homosexuels », a-t-il expliqué à la presse.

La délégation conduite par Stéphane Sabarense, qui a eu une semaine d’activités intense au Congo, s’est ensuite félicitée de l’engouement que les personnes vivant avec le VIH/sida ont, notamment dans le cadre de leur réseau national des positifs du Congo. Elle a, par ailleurs, encouragé et apprécié la mise en place de l’unité de dépistage mobile, ainsi que le partenariat qui lie le CNLS aux organisations de la société civile concernant les personnes vivant avec le VIH. « Dans la mise en œuvre de ce projet, quelques faiblesses ont été constatées. Parmi lesquelles, dans le cadre des professionnels du sexe, les aspects liés au traitement des IST qui demeurent encore faibles », a poursuivi Alexis-Vincent de Paul Boyoko.

S’agissant de l’usage des drogues injectables, retenu dans la première phase, l’état des lieux fait sur le terrain, montre que la plupart des drogues consommées au Congo sont le chanvre indien et la cocaïne. Ainsi, les deux parties envisagent déjà la deuxième phase de leur collaboration. L’Agence brésilienne de coopération a même présenté à son partenaire les grandes lignes concernant la mobilisation des personnes vivant avec le VIH. Il s’agit précisément des usagers de la drogue ; la population la plus vulnérable au regard du taux de prévalence présenté par le SEP/CNLS ; ainsi que les écoles pour lutter contre le sexisme existant.

Pays émergent, le Brésil est un des fabricants des introns tels que le test de dépistage, les antirétroviraux, les préservatifs et le gel. Cette production destinée à la consommation locale est encore jugée insuffisante (15 à 20%) car le pays importe encore 80 à 85%. Le pays entend être autosuffisant en 2025. D’après la délégation brésilienne, sa coopération sud-sud n’entraîne pas de conditionnalités. « Nous ne pouvons pas demander à notre partenaire une conditionnalité. Notre coopération sud-sud ne comporte pas non plus, ni transfert de fonds, ni transfert de biens. Elle est basée notamment sur le transfert de compétences, le renforcement des capacités institutionnelles, le transfert de technologies », a indiqué l'un des membres de la délégation.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les deux parties pendant la séance de travail. crédit photo Adiac