Violence à l’égard des femmes : 279 cas de viol enregistrés en neuf mois

Mardi 26 Novembre 2013 - 11:47

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L’unité de lutte contre les violences sexuelles de l’hôpital de base de Makélékélé a enregistré 279 cas de viol de janvier à septembre 2013, soit un viol par jour : 65% des victimes sont âgées 6 à 15 ans et 25% de 1 à 5 ans

 Les violences sont commises par des voisins (54%), des membres de la famille (21%), des collègues d’école ainsi que des personnes inconnues (10%).

Ces statistiques ont été communiquées, le 25 novembre, par la ministre de la Promotion de femme et de l’Intégration de la femme au développement, Catherine Lipiti Embondza, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Au Congo, cette journée a été célébrée sur le thème « Mobilisons-nous pour combattre les violences faites aux femmes et aux filles », sous le patronage du ministre de la Justice et des Droits humains, Aimé Emmanuel Yoka, à la mairie centrale de Brazzaville.

Cette quatorzième édition a été l’occasion de rappeler l’historique de la journée, le bilan à mi-parcours des activités de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Un extrait du film sur le thème de la journée a été projeté et le représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Congo a lu le message du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, dans lequel il réaffirme sa détermination à prévenir et à éradiquer toutes formes de violences à l’égard des femmes. La célébration de cette journée, symbole de l’engagement des Nations unies, a permis de lancer des activités en vue de lutter contre ce fléau et de contribuer au fonds d’affectation spéciale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.

Pour la ministre de tutelle, les violences faites aux femmes constituent un frein au développement du pays. Le Congo ne doit pas perdre de vue les nombreux défis à relever au cours des prochaines années dans la prévention des violences et l’assistance aux victimes.

La campagne, lancée en 2012 contre les violences sexuelles et basée sur le genre sur le thème « tolérance zéro maintenant », a été axée, notamment, sur les actions de sensibilisation, sur la transmission au secrétariat général du gouvernement de l’avant-projet de loi sur les violences au Congo initié par le ministère, ainsi que sur le projet de décret portant célébration de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette campagne prendra fin en 2014.

Dans son allocution, le ministre Aimé Emmanuel Yoka a brossé l’histoire des femmes du Moyen-Âge au XIXe siècle et des progrès accomplis en matière de promotion et de protection de leurs droits.

Cette journée a été instaurée le 25 décembre 1999, après l’adoption de plusieurs déclarations. La violence à l’égard des femmes s’exerce dans toutes les couches de la société, quels que soient le revenu, la classe sociale et la culture. La persistance et le caractère endémique de la violence sont un obstacle majeur à l’égalité juridique, sociale, politique et économique, a rappelé le ministre.

« La femme est une source d’hospitalité familiale et sociale. Pour l’homme dans les épreuves, la femme, grâce à son cœur, est une auxiliaire incomparable. Elle représente la tendresse, le dévouement et l’énergie morale », a-t-il souligné.

Notons que cette journée a été rehaussée par la présence de membres du gouvernement, du préfet du département de Brazzaville, Benoît Moundélé Ngolo, d’associations non gouvernementales et de membres de confession religieuses.

Les réactions de femmes sur les violences

Perpétue Kimbolo, présidente de l’association Maman-Antoinette-Sassou-Moukondo, s’est dite touchée après la projection du film sur toutes les formes de violence. « Nous allons nous battre pour sensibiliser les victimes. Elles ne doivent pas avoir honte de dénoncer ces actes qui ont des conséquences néfastes », a-t-elle souligné.

Promise Gisety s’est émue de toutes les formes de violence. « C’est triste de voir les mères battre leurs enfants pour les tâches quotidiennes de la maison et que les jeunes filles soient victimes de viol en période de conflits, de mutilations génitales et même l’objet d’insultes de la part de leurs parents », a-t-elle déploré.

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

(© DR)