Violences au Kasaï : implication présumée du député Clément Nkanku

Lundi 22 Mai 2017 - 19:25

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L’élu de Dibaya aurait échangé, dans un entretien téléphonique publié récemment dans ses grandes lignes par New York Times, avec un présumé milicien Kamuina Nsapu l'informant sur les détails d'une attaque en cours.

La situation trouble qui prévaut au Kasaï central depuis août dernier serait alimentée par des leaders politiques originaires de la région. C’est ce qu’a révélé un récent rapport de l‘ONU. Cette assertion n’est pas loin de se vérifier à la lumière de la publication le 21 mai par New York Times d’un entretien téléphonique compromettant pour le député Clément Nkanku à qui l‘on attribue, à tort ou à raison, l’une des voix audibles. En fait, il s’agirait de deux conversations en Tshiluba entre le député de Dibaya et un présumé milicien Kamuina Nsapu publiés par le tabloïd américain. Les deux entretiens ont porté sur des attaques ciblées perpétrées par la milice Kamuina Nsapu à Tshimbulu, une localité du Kasaï central, ainsi que sur le meurtre d’un officier et de ses gardes du corps. Le présumé milicien agissant comme un informateur aurait donné les détails de ces deux opérations au député qui a acquiescé, selon la source. 

Cet enregistrement, qui résulte d'écoutes réalisées par les services de renseignements de la RDC, a été retrouvé dans l'ordinateur de Zaida Catalan tuée en mars dernier avec son confrère Michael Sharp, apprend-on. Selon la source, l'experte de l'ONU avait conservé 130 fichiers sous le nom de Clément Kanku.  L’ancien vice-gouverneur du Kasaï occidental pendant la transition du schéma 1+4 apparait, au regard de cette conversation dont l‘authenticité est déjà remise en cause, comme l’instigateur, ou mieux, le tireur des ficelles dans les violences déplorées au Kasaï. Se serait-il compromis également dans le meurtre de deux experts de l’ONU tués au Kasaï ou s’agit-il simplement d’un montage grotesque pour salir sa réputation ? La question reste posée.

En attendant que lumière soit faite, il est noté que ledit enregistrement remonte au 8 août dernier, avant la mort du Kamuina Nsapu et les massacres de grande ampleur qui s'en sont suivi. L’intéressé s’en était même déjà expliqué devant témoins à la demande de l’ex-patron de la sécurité et cet enregistrement ne l’avait pas empêché d’être promu ministre.  

 

Alain Diasso

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