Violences au Kasaï : le gouvernement livre sa version des faits dans un livre blanc

Mardi 20 Juin 2017 - 15:40

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Cette compilation, qui en est à son premier tome, est une synthèse des péripéties ayant conduit aux évènements tragiques connus sous l’étiquette de phénomène Kamuina Nsapu. 

Une délégation restreinte du gouvernement conduite par le ministre de la Justice, Alexis Thambwé Mwamba, séjourne présentement à Genève, précisément au Conseil des droits de l’Homme. Intervenant  le 20 juin, le chef de la délégation congolaise a présenté à la tribune de cette institution onusienne l’économie du livre blanc intitulé « Éléments d'information liés au phénomène Kamuina Nsapu ». Ce document, qui est une coproduction des ministères de l'Intérieur et Sécurité, de la Justice et Garde des sceaux et des Droits humains, donne la lecture de l’exécutif national par rapport au phénomène Kamuina Nsapu ayant endeuillé le Grand Kasaï ces derniers mois.

D’après le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga qui a livré cette information par le biais d’un point de presse tenu le même jour à Kinshasa, cette compilation qui en est à son premier tome « est une synthèse des péripéties ayant conduit aux événements tragiques connus sous l’étiquette de phénomène Kamuina Nsapu ». Subdivisé en neuf chapitres, ce document, a-t-il expliqué, « balaye les différents aspects de ce phénomène depuis la localisation du groupement rural Kamuina Nsapu dans le secteur de Dibataïe en territoire de Dibaya au Kasaï-central, l'identité et la situation administrative de l’individu qui lui a donné naissance jusqu'aux remèdes politiques et institutionnels apportés par le gouvernement lorsque les choses se sont aggravées, en passant par les causes tant endogènes qu'exogènes, sans oublier le caractère terroriste du mode opératoire ainsi que les conséquences tant humaines, économiques que socioculturelles dudit phénomène ».

Destiné à l'opinion tant nationale qu'internationale, ce livre blanc se donne pour objectifs d'une part de rétablir la vérité sur les événements dramatiques qui ont endeuillé la RDC et particulièrement les provinces du Kasaï-central et du Kasaï et,  d'autre part, de rendre justice à toutes les victimes de cette barbarie sans précédent. Au-delà, a-t-il ajouté, il s’agit de réaffirmer à la fois la souveraineté de la RDC et la volonté de l'Etat congolais de poursuivre et juger tous les acteurs, quels qu’ils soient, des crimes allégués en rapport avec ce phénomène à travers des enquêtes transparentes, impartiales et crédibles conduites par les instances judiciaires congolaises avec la collaboration ou l'appui de toutes les bonnes volontés à l’intérieur du pays ou à l’étranger, y compris les Nations unies dont deux enquêteurs ont trouvé la mort en faisant leur travail dans cette partie du territoire national.  

Enfin, concernant l’ouverture d’une enquête internationale en rapport avec les violences au Kasaï telle que réclamée par la communauté internationale, la RDC, tout en appréciant l’offre de collaboration des Nations unies dans la lutte contre les violations graves des droits de l'Homme dans les provinces du Kasaï, « n'est pas disposée à accepter l'idée du déploiement sur son territoire d’une commission d'enquête internationale qui travaillerait en vase clos et parallèlement aux instances judiciaires nationales comme si elle était devenue un Etat néant ». A en croire Lambert Mende, le pays s’en tient uniquement à sa feuille de route proposée le 24 mai 2017 et qui demeure la seule base des discussions sur la collaboration hautement souhaitée avec la Monusco et le BCNUDH. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Reddition des miliciens de Kamuina Nsapu

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