Violences en RDC : l’administration américaine charge les généraux Gabriel Amisi et John Numbi

La série des sanctions ciblées envisagées par de l’administration américaine contre des autorités congolaises qui entraverraient le processus démocratique continue. Après le général Célestin Kanyama, objet des sanctions financières pour sa présumée « responsabilité dans des violences et des disparitions » observées lors de l’opération « Likofi » initiée en son temps à Kinshasa contre les bandits, deux autres hauts officiers des Fardc sont désormais dans le collimateur du département du Trésor américain. Il s’agit des généraux Gabriel Amisi Kumba et John Numbi, respectivement commandant de la première zone de défense de l’armée congolaise et ancien chef de la police nationale congolaise.

D’après le directeur en exercice de l'agence du Trésor, des responsables actuels et anciens du gouvernement « ont mené des actions qui minent le processus démocratique en RDC et répriment les droits politiques et les libertés du peuple congolais, créant le risque de perpétuer et d’accroître davantage l’instabilité en RDC et dans la région des Grands lacs ». L'Ofac du département du Trésor des États-Unis charge les deux précités pour des faits qu’il estime susceptible d’entraver l’évolution du processus démocratique en RDC. L’ancien chef de la police nationale John Numbi aurait, d’après l’administration américaine, interféré dans le déroulement des élections de gouverneurs de mars 2016 dans les quatre provinces issues de l’ex-Katanga en usant d'intimidation violente pour s'assurer la victoire de candidats affiliés à la coalition au pouvoir.  

Quant au chef des unités Fardc dans la Première zone de défense, le général Gabriel Amisi, il lui est reproché, d’après la même source, la répression sanglante des manifestations de janvier 2015 et, surtout, l’usage excessif de la violence par les Fardc lors des manifestations politiques de l’opposition. Concrètement, le Trésor américain envisage le gel de leurs avoirs éventuels aux États-Unis assortit de l’interdiction à tout ressortissant américain de réaliser des transactions avec eux. Ces sanctions constitueraient, d’après des sources, le premier palier d’une série d’autres plus contraignantes. La réaction de Kinshasa à ces sanctions américaines est attendue dans les prochaines heures, le temps pour les autorités de s’imprégner de cette décision, apprend-on.