Violences à l’école : bagarres rangées entre des élèves d’une école privée à Mikalou, Brazzaville

Mercredi 5 Novembre 2014 - 18:45

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Les populations vivant autour du rond-point dit du Terminus Mikalou n’en peuvent plus du comportement des élèves du complexe scolaire privé « La Fondation Olou », situé à Ouenzé, dans le cinquième arrondissement de Brazzaville

Plutôt que de se concentrer sur les études, les élèves d’ici ont choisi leur établissement comme lieu de démonstration de leurs richesses. Disons de la richesse de leurs parents. En effet, depuis la rentrée des classes, un groupe d’élèves de cet établissement organisent des numéros spéciaux pour attirer l’attention de leurs collègues et des populations riveraines, perturbant à souhait le déroulement normal des cours. 

Vendredi dernier, quelques uns d’entre eux sont arrivés à l’école dans des voitures de luxe alors que d’autres ont préféré des motos. Pendant plus d’une heure, ils se sont livrés à un spectacle digne de Formule 1, allant et venant, démarrant en trombe, slalomant entre d’autres voitures, ajoutant ainsi au légendaire embouteillage que connaît ce tronçon de la route nationale N°2, entre Mikalou et le lycée Thomas-Sankara. 

Des spectacles de surface qui cachent bien de rivalités en dessous, entre « enfants de riches » et « enfants de pauvres », et qui se traduisent sur le terrain, dans les classes, par des menaces, des injures avec à la clé une haine entretenue. Celle-ci a atteint son paroxysme le mardi 4 novembre. Dès les premières heures, des groupes rivaux ont déclenché une bagarre où de nombreuses armes blanches ont été brandies, à défaut d’être utilisées. « C’était la panique générale ! Impossible de faire cours et nous avons craint pour les plus vulnérables des élèves : les filles et les plus petits », a expliqué un responsable de l’établissement. « La menace pèse sur tout le monde, élèves, enseignants et même les passants », a ajouté un enseignant qui n’a pu donner cours ce matin-là. 

Il a fallu la présence de la police sur les lieux pour arrêter ce qui aurait dû provoquer un drame. 

Ces scènes de violence dans les établissements ne datent pas d’aujourd’hui. Il ya quelques années, les élèves du Lycée technique 5-Février de Mpila, Ouenzé, étaient pointés du doigt pour leur banditisme. Autres foyers de tension à Brazzaville : Bacongo où les élèves du lycée technique 1er Mai et ceux de Savorgnan de Brazza donnaient du fil à retordre aux éléments de la police à cause des bagarres récurrentes. « J’ai l’impression que les enfants sont sous l’influence des images projetées par des chaines étrangères. Ils veulent reproduire ici les fameux « battles » ou batailles de rues entre groupes rivaux comme on le voit aux États-Unis et en Europe. C’est une nouvelle culture qu’il faut combattre », a commenté un enseignant à la retraite qui partage son expérience de pédagogue aux nouveaux enseignants. Des propos qui sonnent comme une invite au retour à la normale.

 

 

 

La Rédaction