Violences : plus d’un million de déplacés recensés dans les Kasaï

Samedi 22 Avril 2017 - 16:44

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Un afflux impressionnant de personnes ayant fui les violences dans les Kasaï est venu grossir les rangs des deux millions de déplacés présents dans le pays.

Le problème des déplacés à l’intérieur de la RDC continue à se poser avec acuité. Alors que les dernières statistiques faisaient état d‘environ deux millions de déplacés  internes répartis entre le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l'Ituri (est) et le Tanganyika au sud-est, cette fois-ci il faudrait également prendre en compte les récents déplacés du Kasaï. Ces derniers ont fui les accrochages entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés ou entre groupes armés qui s'affrontent, depuis septembre 2016, dans ces points chauds. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a fait l’état de lieux de la question le vendredi 21 avril, a indiqué que la barre du million de personnes déplacées avait été franchie ce mois-ci. « Nous avons recensé plus d’un million de personnes à travers cinq provinces : Kasaï, Kasaï-Oriental, Kasaï-Central, Sankuru et Lomani », indique Yvon Edoumou, porte-parole d'Ocha en RDC.

Mathématiquement, la RDC compterait à ce jour un peu plus de trois millions de personnes déplacées, les deux millions présents dans le pays et ceux du Kasaï pris en compte. Pour faire face à cette urgence humanitaire, une quarantaine d'organisations humanitaires locales et internationales assistent ces déplacés au nombre desquels se retrouvent beaucoup de femmes et d’enfants dont certains ne vont plus à l’école. Eparpillés dans la brousse, ces déplacés se débrouillent comme ils peuvent pour trouver les moyens de subsistance.

Avec un peu plus de chance, certains sont pris en charge par des familles d’accueil tandis que la plupart se réfugient dans la brousse. Ce qui pose un énorme problème de logistique pour les organisations humanitaires parce que c’est tout un travail que d’aller retrouver ces personnes, d’aller faire l’état de leurs besoins. C’est donc un gros défi logistique que ce soit du côté des Nations unies ou des ONG nationales et internationales qui opèrent dans la zone.    

Rappelons que les violences aux Kasaï ont causé la mort de centaines de personnes depuis septembre 2016, dont deux experts de l'ONU missionnés pour enquêter dans la région. Dans cette zone de turbulence, l'ONU a déclaré mercredi avoir documenté un total de quarante fosses communes depuis le début des violences, preuve du degré de cruautés enregistrées dans cette partie de la République.

Alain Diasso

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