Violences sexuelles en période de conflit : un fonds au profit des survivantes

Samedi 2 Novembre 2019 - 14:00

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L'initiative a été lancée, le 30 octobre, au siège des Nations unies à New York, par les co-récipiendaires du prix Nobel de la paix 2018, le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad, ainsi que Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit.

 

Le Global survivors fund a pour mission de veiller à ce que les victimes de violences sexuelles liées au conflit aient accès à des réparations et à d'autres formes de réparation, dans le monde entier. Il a été lancé à l'occasion du 10e anniversaire du mandat sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits, établi par l'ONU en 2009.

Le fonds fournira ainsi un soutien sur mesure pour aider les personnes à se remettre des traumatismes émotionnels et physiques qu’elles ont subis. Cela pourrait prendre la forme d'une compensation financière, d'un soutien pour accéder aux services de soins de santé ou à la reprise des études, ou encore d'une aide pour se déplacer. Le fonds aidera également les gouvernements à mettre en place leurs propres systèmes de réparation. Il devrait être financé par diverses parties prenantes (gouvernements, donateurs, secteur privé), avec pour objectif de récolter entre cinquante millions et cent millions de dollars d'ici à 2022.

Lors de la réunion du G7, en août dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé le soutien de son pays par l'affectation de six millions d’euros à ce fonds. Le président du Conseil de l'Union européenne, Donald Tusk, a également exprimé le soutien de cette organisation en promettant deux millions d'euros. L’Allemagne avait promis un don de quatre cent mille euros. Le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud et la Norvège envisagent également de soutenir cette initiative.

Ce fonds repose sur les engagements des Nations unies aux travaux du Dr Denis Mukwege et de Nadia Murad, ainsi qu’aux voix des victimes de violences sexuelles liées aux conflits à travers le monde. Le Dr Denis Mukwege a tenu à préciser que ce fonds ne se substitue pas à la justice car «les criminels doivent payer pour leur acte».

Début septembre, le gynécologue congolais avait annoncé le lancement de ce fonds pour les victimes des violences sexuelles dans les conflits, faisant suite à son appel d'Oslo, lors de la réception du Prix Nobel de la paix, invitant les États à contribuer pour sa mise en place.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

1- Denis Mukwege, Nadia Murad et Pramila Patten lors du lancement du fonds 2- Le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad

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