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Virage

Mercredi 4 Mars 2015 - 17:42

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Nous l’avons prédit ici même à maintes reprises, mais ce qui relevait jusqu’à présent de l’utopie est en passe de devenir réalité : l’opposition, y compris la plus radicale en vient elle-même à réclamer une réforme de la gouvernance publique qui ne peut, si l’on y réfléchit bien, se concrétiser que par un changement de l’Acte fondamental qui nous régit. Sans doute ne le dit-elle pas encore ouvertement, car un tel revirement ne sera pas facile à expliquer étant donné les positions radicales adoptées jusqu’ici, mais de nombreux signes donnent à penser qu’elle y songe sérieusement.

Remarquons avant d’aller plus loin que l’acteur principal de la pièce qui se joue sous nos yeux, à savoir le Président de la République, s’abstient de tout commentaire. Observateur attentif de la scène politique, il ne donne, directement ou indirectement, aucune indication sur les décisions qu’il prendra lorsqu’il jugera le moment venu. Si bien que seuls les partis politiques débattent aujourd’hui sur la place publique, la majorité se prononçant résolument en faveur du changement tandis que l’opposition tourne, comme on dit, autour du pot sans oser se rallier à une réforme qu’elle sait pourtant inévitable.

Combien de temps durera encore ce suspense qui, à la vérité, n’en est pas un ? Nul ne saurait le dire étant donné le morcellement des partis, groupements, associations qui s’affirment représentatifs d’une large partie de la nation congolaise. Mais il y a gros à parier que l’opposition profitera du débat national qui ne tardera pas à s’engager sous une forme ou sous une autre pour changer subtilement  de position.

Le meilleur conseil que l’on puisse lui donner aujourd’hui est donc de réfléchir tant qu’il en est temps aux réformes de la gouvernance publique qu’elle pourrait elle-même proposer, à commencer par celle de son propre statut. Alors, en effet, elle deviendrait crédible aux yeux du peuple congolais et créerait simultanément les conditions du rassemblement de ses forces sans lequel elle ne pèse et ne pèsera rien ou presque.

Voyons comment ses leaders s’y prendront pour effectuer ce virage décisif.

Les Dépêches de Brazzaville

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