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Virginie Herz : « Rachel Mwanza est la personnalité qui a retenu mon attention »

Samedi 15 Mars 2014 - 3:45

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Journaliste à France 24, longtemps grand reporter, Virginie Herz écrit à présent des chroniques de politique étrangère. Présente à Kinshasa lors du deuxième Forum mondial des femmes francophones pour l’émission ActuElles, un projet lancé il y a à peu près un an et qui passe à l’antenne depuis un mois et demi dont elle est responsable, elle a commenté ses échanges avec la Congolaise

Photo  : Virginie Herz à Kinshasa lors du 2e Forum mondial des femmes francophonesLes Dépêches de Brazzaville : Sur quoi porte votre émission ActuElles ?
Virginie Herz  : Il s’agit d’un magazine hebdomadaire sur l’actualité des femmes dans le monde, et j'ajoute toutes celles qui font bouger un monde largement dominé par les hommes. Parce que c’est un magazine qui s’adresse aussi aux hommes, parle d’eux et milite pour que les femmes soient leurs égales.

Quelque chose de marquant dans vos échanges avec la Congolaise  ?
J’ai eu des échanges très différents, très divers. J’ai remarqué que les participantes au forum étaient très motivées, elles avaient envie de faire bouger les choses, les mentalités. Et, souvent ce qui était intéressant, c’est qu’au sujet du travail, les femmes qui travaillent, parlant du chômage, ont fait remarquer qu’il manquait du travail autant pour les hommes que pour les femmes. Et, qu’à la base c’était cela aussi le problème. Une autre expérience, il ya six ans j’étais venu au Congo, à Goma, et j’y avais rencontré des femmes victimes de viols pendant les combats, hospitalisées, qui souffraient de fistules, j’en étais bouleversée. Mais beaucoup plus encore lorsqu’à un moment donné, elles ont commencé à chanter, c’était bouleversant. Elles manifestaient en fait beaucoup de courage, elles avaient une force. C’est donc là le souvenir que j’avais gardé des femmes congolaises. Mais après, je ne vais pas généraliser parlant des Congolaises, ni des Françaises, qui sont comme ceci ou comme cela en général. Je pense juste qu’au Congo comme ailleurs, les femmes sont confrontées à peu près aux mêmes stéréotypes. Mais il y a un fait qui m’a frappé, c’est une réflexion entre guillemets féminine, les Congolaises sont très, très habillées, même les hommes le sont aussi, je crois que c’est un peu la culture des sapeurs. Ce n’est pas typiquement féminin, je pense mais le fait est qu’en RDC, les gens aiment bien s’habiller de toutes façons.

Y en a-t-il une qui ait particulièrement retenu votre attention pendant le Forum ?
J’ai rencontré Rachel Mwanza, d’abord à l’aéroport, on était dans le même vol, et ensuite à l’hôtel. On s’est retrouvée encore plusieurs fois et on a eu des entretiens. Si l’on parle d’une femme congolaise en ce moment, c’est elle un peu la personnalité qui ressort parce qu’elle a connu un destin tout à fait remarquable. Ce qu’il y a de plus intéressant, c’est que dans son intervention comme grand témoin dans l’atelier, elle a fait pleurer la moitié de la salle, elle était très émue et tout le monde l’était. Mais moi la personne que j’avais rencontré avant, c’était une adolescente aves des tenues d’ado, qui boudait de temps en temps et faisait des blagues comme une ado. Et du coup, la retrouver comme cela, on ne peut se douter ni qu’elle est actrice ni qu’elle a eu un passé d’enfant de rue. Et son message pour les filles et pour les enfants en général, qu’il faut assurer leur éducation, éviter les stéréotypes envers les enfants des rues et surtout donnez-nous les moyens d’éduquer les enfants, je pense que c’était un message fort. C’était donc la personnalité qui a retenu mon attention.

ActuElles donnerait un coup de projecteur sur quel genre de femmes à Kinshasa  ?
Ce serait des types de femmes très différentes, ce pourrait être les femmes dirigeantes, celles nommées en politique, les chefs d’entreprises, mais aussi les femmes rurales qui s’organisent en réseaux pour faire bouger les choses. Nous n’avons pas d’a priori. Généralement, on fait des reportages sur les gens qui font en sorte de faire bouger les choses, quelquefois leur niveau dans la société et aussi parfois des gens qui sont victimes de discrimination, mais on ne se focalise pas sur ce genre de sujet.

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Virginie Herz à Kinshasa lors du deuxième Forum mondial des femmes francophones. (© DR)